A Kita, au Mali, la situation est mauvaise. Des ethnies s’affrontent et se détestent. Les vieux respectent encore les traditions que les jeunes prennent pour des futilités. La religion est très présente mais les fantômes aussi. Comme ce fantôme rouge qui annonce la fin du monde. Les anciens y croient. Les jeunes n’y voient que du folklore.
Au milieu de tout cela, trois hommes sont découverts morts. Décapités. Les têtes ont disparu.
Le commissaire Dembélé doit gérer la situation mais il est vite débordé. D’autant que la jeunesse de la ville le juge incompétent et prend d’assaut le commissariat.
Habib, policier originaire de Kita est appelé à la rescousse.
Moussa Konaté a fini ce court roman quelques mois avant sa mort.
Il nous raconte cette histoire de meurtres sur un ton désinvolte, ironique. Posant un regard à la fois désabusé et plein d’amour pour sa ville et son pays. Montrant bien les changements s’opérant au Mali : entre tradition et modernisme, entre religion et affaires. Une transition est en route.
Les dernières pages du roman sont surprenantes et exaltantes : une sorte d’hommage à Agatha Christie et à Hercule Poirot !
En effet, notre policier Habib convoque tous ses suspects, son équipe et les membres du commissariat de la ville et dans un dialogue très habile nous révèle la vérité sur les coupeurs de têtes.
L’affaire des coupeurs de têtes de Moussa Konaté, paru aux éditions Métailié, mai 2015