[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#dd3333″]S[/mks_dropcap]eham Boutata parle dans ce livre d’une passion dévorante mais méconnue des Algériens pour le chardonneret appelé maknine. Cet oiseau semble être le symbole de tout un pays. Dans ce récit, l’autrice mène une enquête sur le maknine et sur ceux qui en possèdent. Au-delà, elle parle de son intimité, de son rapport à l’Algérie et du vécu de ce pays ayant connu de multiples bouleversements, de la guerre d’indépendance à la révolte actuelle du Hirak en passant par la décennie noire des années 90.
Quand je lui demande pourquoi c’est sa passion, il me répond que c’est comme la musique ou le football. Avant de rencontrer cet oiseau il se sentait seul, il n’avait pas de loisirs : « Il n’y a rien à faire en Algérie. » Maintenant grâce à ses oiseaux il se sent mieux.
Seham Boutata
Seham Boutata a déjà réalisé un documentaire radiophonique sur le maknine. Avec ce livre, elle dévoile aussi son intimité, prenant la littérature comme un art de se raconter à travers un sujet. Au fil du livre, elle part à la rencontre d’hommes, possédant un ou plusieurs chardonnerets. Elle retourne en Algérie pour aller au plus près de cette passion et y découvre plusieurs paradoxes. Avoir un maknine est une activité douce, qui apaise mais est pour autant principalement masculine.
Le peuple algérien ne cesse de lutter pour sa liberté mais dans ce pays, la passion amène à enfermer un oiseau dans une cage pour savourer son chant. Voilà où se trouve la mélancolie du maknine, dans cet enfermement. Le chardonneret algérien est en voie de disparition, sa capture le fragilise d’autant plus.
Dans La mélancolie du maknine, un disquaire d’Alger raconte à Seham Boutata une histoire qui semble parfaitement illustrer ce paradoxe du maknine. Mohamed El Badji, chanteur et héros moudjahid, fut emprisonné durant la guerre de libération. La première chose qu’il fit quand il sortit de prison fut de libérer son maknine de sa cage.
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La mélancolie du maknine de Seham Boutata
Seuil, mars 2020
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Image bandeau : Christine Jamin / Pixabay