Pour la 25ème édition de la Route du Rock de Saint Malo, notre Cheffe vénérée ne put se rendre dans la riante citée corsaire en raison de conflits d’agenda et dut se résoudre à y dépêcher 3 envoyés très spéciaux, certes très émotifs devant le charme inaltérable de la galette saucisse mais suffisamment courageux pour affronter décibels, larsens et autres joyeusetés sonores.
Après avoir grillé quelques neurones pour comprendre l’intérêt et le fonctionnement de la carte Cashless, c’est d’un pas allègre quoique légèrement humide que je m’avançais devant la scène des remparts histoire de voir Wand ouvrir le bal.
Il faut bien l’avouer, je fus déçu par la prestation du quatuor californien. Autant le groupe se révèle efficace dans leur version garage rock à la Ty Segall, autant il se révèle pénible en mode psychédelique à l’instar d’une reprise inutile et ratée du The End des Doors.
Heureusement, Thurston Moore en quelques secondes me mit du baume au cœur pour ce qui restera comme le concert de cette première soirée. Thurston Moore Group aurais-je dû je dire comme le précisa lui-même le vénérable ex Sonic Youth, tant ses musiciens, l’ex bassiste de My Bloody Valentine, Debbie Googe en tête, forment un véritable combo rock puissant et sonique. Les morceaux sont longs, mais jamais on ne s’ennuie grâce à d’impeccables versions de Forevermore ou Speak To The Wild avant un Grace Lake final apocalyptique fait de bruits et de fureurs.
Il était temps de passer à Fuzz, le groupe heavy psychédélique de Ty Segall. Les trois compères arrivèrent maquillés comme des Kiss fauchés avant de nous infliger un rock balourd et pénible. Au moins leur prestation me permit de me sustenter en toute sérénité avant de passer au plat de résistance attendu en la personne d’Algiers. Au final je restai sur ma faim devant la prestation du trio accompagné d’un batteur pour ce set. Algiers joua tous les morceaux que j’adore de leur premier album mais sans apporter ce grain de folie espérée. Si Franklin James Fisher est un fabuleux chanteur impressionnant scéniquement, ses comparses souffrent de la comparaison à l’instar d’un bassiste un peu pénible à jouer à monsieur Muscles. De Blood à Black Eunuch, le concert offrit ses bons moments mais voilà, juste bons.
On était plutôt inquiets avant le passage de Timber Timbre, groupe qu’on adore mais qu’on imagine plutôt au coin du feu que devant des festivaliers surchauffés. La surprise fut donc belle de les voir si bons avec un son plus rugueux, plus « rock » que sur leurs albums avec une splendide version de Curtains ! Si le groupe se fait plus vindicatif, il n’en reste pas moins un groupe d’une rare finesse, chaque note est finement ciselée et le groupe parfaitement en place.
La soirée étant néanmoins consacrée au rock lourd et puissant, on rebascule rapidement dans la folie furieuse avec Girl Band, jeune groupe irlandais, sorte de Liars en plus radical, influencé par le post punk et noise rock américain. Ca bastonne, ça cartonne et c’est hautement jouissif. Le chanteur (hurleur) a une gueule d’ange, le batteur est fou et la foule en redemande estomaquée de leur etourdissante reprise du Why They Hide Their Bodies Under My Garage de Blawan. Leur premier album sort en septembre, on a hâte d’écouter ça !
Forcément, pour ma part, l’arrivée ensuite de Ratatat me laissa pour le moins indifférent, tant leur prestation fut gentiment gonflante. Leur set m’acheva tellement que je ne résistai pas aux bras de Morphée, séchant à ma plus grande honte le concert final de Rone, dont on me dit le plus grand bien.
Une petite playlist des groupes présents lors de cette soirée :
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