La Plage Arte
Sea, sun and sound !!!
La Route du Rock ne serait pas ce qu’elle est sans ses incontournables concerts à la plage, d’autant plus quand le soleil brille. Prieur De La Marne nous a ainsi bien amusés du haut de sa chaise de maitre-nageur et ses mix convoquant Beyoncé et Daniel Balavoine. Calypso Valois ressemble beaucoup à sa maman (Elli Medeiros) et nous a charmé de ses pop songs élégantes. Le Comte et Kaitlyn Aurelia Smith ont fait souffler un délicat vent électronique, invitations planantes à la sieste et à la méditation, alors que Petit Fantôme alias Pierre Loustaneau nous offrit quelques belles envolées pop mélancoliques histoire de nous mettre en jambes et de ne pas rater la navette pour retourner au fort !
Beachboy
Têtes d’Affiche
A chaque jour sa tête de proue.
Expérience faramineuse de la scène et affluence record
[mks_icon icon= »fa-star » color= »#ef4138″ type= »fa »] PJ HARVEY
La prestation la plus attendue du Vendredi soir (et sans doute du festival) aura été sans aucune mesure, celle d’une des plus grandes icônes vivantes du rock alternatif. Polly Jean Harvey en chair et en os, vêtue d’une vaporeuse tunique noire. Divine artiste accompagnée d’une formation aussi cuivrée que claquante et électrique. Au casting des accompagnants 100% masculins, impossible d’éluder la présence des fidèles Mike Harvey et John Parish. Une scénographie bien huilée à laquelle les protagonistes ajouteront une qualité épatante de diffusion. Toute cette mécanique au diapason permettant de rendre l’instant aussi stylisé que magique. Si la chanteuse n’est pas très loquace, elle parviendra tout de même à décrocher quelques remerciements à la foule, avant d’achever, sous les acclamations, le bel exercice.
PJ Harvey est dans sa bulle et nous y emporte dans un enchantement ultra sensoriel. C’est bien de charisme dont il s’agit. Après une entame axée sur le dernier opus et ses saxophones à foison (mention spéciale pour l’entrainant Community of Hope) c’est finalement une sorte de chronologie décroissante qui est mise en exergue. Let England Shake est décliné de manière savoureuse avant que l’enchaînement somptueux des intimistes Dear Darkness puis White Chalk ne viennent provoquer un picotement extrême de l’épiderme. Vocalement, la délivrance est relâchée et techniquement imparable. Les aficionados un peu moins branchés par le virage folk pris par l’anglaise seront rassasiés avec l’exécution remplie de testostérone de 50ft Queenie puis le classique Down By The Water dont les ondulations vocales seront perçues comme chose impressionnante. L’enivrement au cœur trouvera son sommet dans les contours placardés et magnétiques du sublime To Bring You My Love.
Un récital quasi parfait ? Certainement. Pour autant, il ne faudrait pas balayer d’un revers de main quelques bémols dans le ressenti de certains chroniqueurs. Un arrière-gout de déception pourrait-on dire. L’artiste a réuni ses Bad Seeds (clin d’œil pour Mike Harvey qui, du coup, fait office de cumulard) mais le set trop carré aura souvent manqué d’âme. Il est vrai qu’il aura fallu attendre les derniers morceaux pour que la druidesse lâche la bride et se laisse déborder par ses émotions.
Ivlo Dark
[mks_icon icon= »fa-star » color= »#293a61 » type= »fa »] THE JESUS AND MARY CHAIN
Pour la soirée de Samedi au fort accent d’Écosse, il était impossible de rater le show expérimenté de The Jesus And Mary Chain. Après une attente compensée par quelques vocalises du public sur l’indémodable Gouge Away des Pixies puis l’hypnotique All Cats Are Grey de The Cure, le groupe déboule sous une ovation nourrie. Attendus au tournant, les pionniers du noise-pop entament les choses sérieuses au son du redoutable Amputation, extrait de l’inattendu Damage and Joy. La part belle de la setlist se confinera, néanmoins, sur un mode alternatif entre fantaisies d’aujourd’hui et fraicheurs brutes d’antan. Les mélodies accrochent aux tympans derrière un mur d’amplis destinés à colorer de « bruitisme » cet élégant conglomérat. On pourra ergoter sur un Jim Reid un peu trop abandonné sur le devant de l’estrade, l’arrière-plan scénique trusté par ses acolytes dont le frangin William, planqué derrière sa tignasse grisonnante et son jeu de pédales. Faire encore la fine bouche sur quelques redondances de milieu de concert, laissant mijoter ce sentiment de plongeon sur le fil d’un léger ennui. Il n’en demeure pas moins que le service rendu est plus que correct. Des arpèges succulents d’All Things Must Pass en passant par la madeleine Just Like Honey. Une frise qui évoque abondamment les grincements de Psychocandy comme le pendant négatif, Darklands. Estocade sur les riffs musclés de Reverence. Clap de fin et respect éternel.
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Ivlo Dark
[mks_icon icon= »fa-star » color= »#ef4138″ type= »fa »] INTERPOL
19 Août 2002, le groupe new-yorkais Interpol sort son premier LP, Turn On The Bright Lights. Quinze ans plus tard, le groupe vient sabler le champagne à La Route du Rock, dans le cadre d’une tournée anniversaire. Mise en jambe judicieuse avec quatre titres de rodage marqués par quelques imprécisions dans les réglages (notamment trop de vibrations sur la basse) laissant craindre une indéboulonnable bouillie auditive. Un souci assez vite dissipé et un beau tremplin permettant d’introduire les onze trésors de la précieuse genèse discographique. Le light show est raccord avec sa dominance de rouge et de noir. Le public exulte avant de rebondir sur la rythmique dantesque de l’indémodable Obstacle 1. Daniel Kessler est au taquet, Paul Banks bien ancré dans son chant venu des profondeurs. Quant à Sam Fogario, il donne carrément tout le meilleur de son expérience derrières les fûts. Impossible de ne pas songer au « fantôme » de Carlos Dengler même si Brad Truax, taillé depuis quelques années pour la suppléance hors studio, s’en sort avec plus que les honneurs. Le post-punk éclabousse l’espace et c’est la rage qui crie son magistral retour en terre bretonne. Tendu mais loin d’être statique et glauque, telle est la recette qui fait dorénavant des miracles. La preuve la plus criante sera dans l’enclenchement gorgé de réverbérations du très prenant Hands Away. Sensations décuplées lorsque la machine s’emballe sur l’accélération de l’attachant Stella Was A Diver And She Was Always Down. Réminiscence nostalgique et frétillante d’une époque où le morceau passait en boucle dans nos écouteurs. Pas de temps mort avec l’embrasement colossal de Roland puis The New et son caractère évolutif qui vient mettre en relief les qualités d’une écriture aussi épique que dense. C’est tout bonnement orgastique, au point d’oublier les sempiternelles références de filiation (de Joy Division à The Chameleons) certes réelles mais oubliant toujours, avec souvent une once de mauvaise foi, le particularisme chez un groupe qui aura gravé dans le marbre son empreinte et sa propre histoire. Affirmation totale avec ce set puissant qui s’achèvera finalement par Evil, l’extra-balle un peu convenue mais toujours efficace. Globalement c’était lourd, énervé et terriblement jouissif pour fêter cet épatant coup d’œil dans le rétro !
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Ivlo Dark
Les Coups de Cœur d’Addict-Culture
Au sein d’un ensemble de haut calibre, il y a des instants qui laissent des traces.
Voici les concerts qui nous auront le plus marqués.
[mks_icon icon= »fa-heart » color= »#ef4138″ type= »fa »] OH SEES
Ce sera la baffe du vendredi. Bon ok, ce n’est pas le groupe le plus glamour sur scène (on laisse ça aux Foxygen), pas la formation la plus élégante non plus (cf. PJ Harvey) mais en revanche, ce sera un de ceux qui aura le plus donné de lui-même sur scène. Déjà, pour ceux qui découvrent, ils sont quatre. Un chanteur (accessoirement guitariste), un/e guitariste, un batteur, un/e bassiste, serez-vous tenté de dire. La formation ultra classique quoi. Ce à quoi je répondrai que nenni !!! Ils sont quatre certes mais avec deux batteurs.
C’est vrai qu’avant de débuter le concert, la vue des deux batteries pose la question de l’utilité de la chose. Après quelques secondes du premier morceau elle ne se pose plus tant la réponse coule de source : elles apportent juste une dynamique monstrueuse. Parce qu’à vrai dire, tout le reste est quasi superflu. Le répertoire ? On s’en fout. Le fait de chanter juste ou non ? On s’en fout. A peine aura-t-on par moment quelque chose d’audible, quelques baragouinages, feulements ou autres, à vrai dire on ne sait pas. Non, ce qui est essentiel ici, c’est l’énergie monstrueuse déployée par le quatuor : bassiste à l’unisson des batteurs, chanteur/guitariste hybride (réussi) d’Angus et Malcolm Youngs, à la fois bourrin et subtil, variant les effets et les riffs dévastateurs, et surtout deux batteurs exceptionnels, métronomes humains parfaitement raccords capable de faire basculer un titre garage vers un krautrock démentiel avec accalmies et accélérations de malade pendant près d’un quart d’heure et ce sans qu’un seul signe de fatigue ne soit visible de leur part ou sans qu’on ne parvienne à décrocher du morceau (la seule chose qui éventuellement pourra se décrocher ici, c’est la mâchoire). Le set sera bouillonnant, tendu, exaltant et bluffant, comme si Can se prenait pour les Sonics. Du grand art !
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Jism
[mks_icon icon= »fa-heart » color= »#293a61 » type= »fa »] ARAB STRAP
En parlant de mémoire de poisson rouge (cf. Cold Pumas) et de concert épatant, il faut également évoquer le cas d’Arab Strap. Je dois le concéder, c’est avec une certaine appréhension que je les attendais sur scène. Pour moi, se posait une question : retour pour le fric (les carrières respectives de Moffat et Middleton pédalant sérieusement dans la semoule) ou pour le plaisir ? Après quelques minutes, la réponse est simple : plaisir. Car si Middleton, hyper concentré, reste dans son coin gauche avec sa guitare, Moffat lui semble s’éclater comme un petit fou avec sa bière, en tenue estivale (bermuda, basket, tee shirt noir), à taper sur son séquenceur et chanter ses histoires sordides sur fond de sexe et d’alcool frelaté (et réciproquement). Lors du set, le groupe va savamment faire monter la sauce, picorant dans presque tous ses albums (seul Elephant Shoe sera oublié), alternant morceaux intimistes (Here We Go, New Birds) et grosses machines à danser (Turbulences) pour terminer sur un monumental The First Big Weekend pendant lequel Moffat, presque mort de rire, est obligé de lire les paroles sur sa feuille A4. La foule, constituée semble-t-il de nombreux Écossais au premier rang, va jubiler tout du long, et les aficionados comme votre serviteur vont être sur un petit nuage pendant près de 50 minutes, le sourire aux lèvres, la gorge régulièrement nouée, retrouvant avec émotion un groupe qu’il croyait à tout jamais perdu et qui, lui, a retrouvé tout son mordant. Avec, en supplément, une superbe découverte : non, Arab Strap n’est pas qu’un groupe à écouter seul dans le noir avec 7 grammes dans chaque papille buccale et une corde à portée de main, les Écossais sont aussi capables de faire bouger les foules, de nous filer le sourire tout en nous broyant les tripes. Ce qui n’est pas rien.
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Jism
[mks_icon icon= »fa-heart » color= »#ef4138″ type= »fa »] ANGEL OLSEN
Il me faudrait sortir le dictionnaire des qualificatifs dithyrambiques pour parvenir à décrire l’instant de grâce procuré par la délicieuse Angel Olsen. Question look, on aura connu plus glamour mais dès que le sourire et la répartie de l’intéressée se mettent en action, c’est toute une audience qui succombe. Le rythme est volontairement ralenti pour mieux imprégner un climat singulièrement apaisé (tranchant avec la plupart des moments tapageurs du week-end). Les montées d’adrénaline ne sont pas pour autant zappées mais elles restent contenues pour accentuer la part somptueuse du mystère chez la jeune coqueluche de la scène folk américaine. Il y a du velours dans la voix, du cynisme ombragé dans les mots. Un ange passe et c’est toute la beauté du moment qui s’impose à nos oreilles et yeux amoureux. Mention spéciale pour Sister et son égrènement aussi futé que mêlé de contrastes. Sur les derniers souffles de Woman, les rangs admiratifs seront presque frustrés de ne pouvoir en recevoir un peu plus.
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Ivlo Dark
[mks_icon icon= »fa-heart » color= »#293a61 » type= »fa »] TY SEGALL
Programmé en presque toute fin de festival, le passage du prolifique Ty Segall aurait pu passer inaperçu. C’était sans compter le public connaisseur de La Route du Rock. Ce dernier n’avait pas pris la tangente malgré l’accumulation de grands moments durant ses quatre jours d’un très haut niveau. Dans tout feu d’artifice, il y a le final qui explose de mille feux pétaradants. Le rock catapulté par une équipe de diamantaires en tuniques rouges vives n’allait pas décevoir. Riffs assassins et solos à faire la nique à une prétentieuse litanie de pseudo guitaristes héroïques. Toute la panoplie débordante de sueur et de fureur y est. Sur le manche, ça tricote dans tous les sens sans que l’artificier ne se prenne pour un matador. C’est redoutable autant pour les composantes du dernier album homonyme que pour les imposants Caesar puis Sleeper, balancés avec fougue juste après un rocailleux « happy birthday » en guise de cadeau à l’ingénieur son. La classe sous une profusion de décibels !
Ivlo Dark
La session 2017 était belle, VOUS étiez beaux !
La preuve en images :
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Le rendez-vous est déjà pris du 21 au 24 Février 2018 pour la 13ème collection hiver et du 16 au 19 Août 2018 pour la 28ème collection été.
Retrouvez tous les replay mis en image par l’équipe d’Arte Concert.
Merci à nos photographes hors pair Alain Bib (Facebook // Instagram //Tumblr)
et Mathieu Foucher (site officiel // Instagram).
Site Officiel La Route du Rock