Ne reculant devant aucun sacrifice, notre vénérée Cheffe décida de couvrir la 10ème route du rock collection hiver en envoyant non pas un, non pas deux mais trois envoyés spéciaux. Et ouais, chez Addict Culture, on ne lésine pas sur les moyens, berline avec chauffeur, Hôtel 4 étoiles et tutti quanti… ou presque. Votre humble serviteur eut le privilège de couvrir le vendredi à La Nouvelle Vague de Saint Malo. Il en profita également pour assister à la soirée du samedi, alléché par une soirée en compagnie de Deerhoof et Blonde Redhead entre autres.
Revenons à cette première soirée qui ne fit pas le plein contrairement au lendemain mais qui eut lieu devant une belle chambrée. Bon, pour le reportage photo, vous m’excuserez mais j’ai réussi à oublier de recharger mon smartphone et quitte à bien faire, j’ai aussi réussi à casser mes lunettes, quand ça veut pas, ça veut pas.
Foin de ces problèmes matériels, plongeons nous dans les concerts…et la bière. Le jeune trio américain (installé à Seattle, tiens, tiens) Naomi Punk avait le douloureux privilège d’ouvrir le bal devant une foule prenant son temps pour se rendre devant la scène. Le set fut court, énergique et pour ma part, plutôt décevant. Les morceaux partent bien, mais finissent pas tous se rassembler. On ne peut pas dire que leur garage punk teintée de grunge manque de qualités mais ça ne décolle pas vraiment. Certains ont été séduits par leur implacable énergie, personnellement, je ne suis pas rentré dedans.
Heureusement les choses s’arrangèrent dès le concert suivant. Avant qu’ Absolutely Free, c’est eux dont il s’agit, montent sur scène, je dois avouer être passé complètement à côté de leur premier disque sorti en fin d’année chez Lefse Records. C’est désormais rattrapé tant le concert de groupe canadien fut excellent et m’envoya faire un tour illico presto au merchandising à l’issue de leur prestation.
Malgré quelques longueurs parfois, et dès lors qu’ils mettent en route, le rock mélodique teintée de psychédélisme et de krautrock (excellent On The Beach, le meilleur morceau du concert) du trio de Toronto est tout à fait irrésistible. Un magnifique Beneath The Air finira de me convaincre qu’on tient là encore un très bon groupe canadien.
Les choses s’emballèrent dès le 3ème groupe beaucoup plus attendu par la foule cette fois-ci massivement concentrée devant la scène. Allah-Las. En effet, après 2 albums remarqués commence à être attendu. Après une 1ère expérience malouine il y a 2 ans sur la petite scène du festival, les 4 gars de Los Angeles reviennent et c’est peu dire qu’ils ont pris du coffre. Les mecs ont des gueules de stars, ça file, ça enchaîne, c’est carré, tous leurs meilleurs titres sont joués pile poil quand il faut de Worship The Sun à Had It All en passant Busman’s Holiday, le soleil brille, St Malo se croit au bord du Pacifique et la température grimpe de plusieurs degrés. En 2015, difficile de faire plus cool et classe qu’Allah-Las, j’aurais parfois aimé un petit grincement, un moment de folie mais le plaisir est là et le show est bon.
Pour la folie, il suffira d’attendre quelques minutes juste le temps pour Ariel Pink et ses sbires au nombre de 6 de prendre possession de la scène. les quelques minutes d’ailleurs s’éternisèrent, tout ce beau monde mettant un temps fou à tout régler sur scène, nous permettant néanmoins d’admirer tenues de scène et coupes de cheveux improbables. A peine White Freckles entamé que l’on oublie l’attente, Ariel Pink est un fou génial, ça crie, ça part dans tous les sens, mais le groupe assure impeccablement, autour du patron qui se donne à fond, personnage de Tex Avery sous acide (magnifiques versions de Black Ballerina ou Not Enough Violence). Le public est bousculé puis conquis, Ariel Pink signe là le grand moment de cette soirée.
Forcément après un tel show, la tâche de Grand Blanc s’annonçait difficile, une partie du public ayant déjà déserté les lieux à cette heure tardive. Pourtant nos 4 messins s’en sortirent avec les honneurs. Le groupe sait mettre le public dans sa poche, leur cold-wave se fait moins sombre sur scène que sur disque. Attentif au début, le public commence à bouger, on oublie les influences Joy Division ou Bashung et on s’aperçoit que Grand Blanc sait nous faire danser malgré la fatigue de cette fin de nuit. Le Vendredi s’achève donc là, place maintenant au samedi mais ça, c’est une autre histoire qui vous sera narrée par Ivlo.