[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]E[/mks_dropcap]ntre pop et électronique, Lali Puna a toujours été un des groupes phares, voire le plus représentatif, du label Morr basé à Berlin, créé en 1999 par Thomas Morr.
C’est donc avec un immense plaisir que nous les retrouvons après un hiatus de 7 ans et la sortie de leur album précédent, Our Inventions. Avant de poser le disque sur la platine, l’observation de la pochette nous donne déjà quelques indications. En effet, si la typographie nous ramène dans des contrées bien connues, la silhouette de Valerie Trebeljahr nous laisse entendre quelques évolutions.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]i Valerie Trebeljahr, la chanteuse du groupe, originaire de Corée semble ainsi être mise en avant c’est que son alter-ego, compère de toujours Markus Acher n’est pas reparti pour ces nouvelles aventures.
Le bavarois semble avoir posé définitivement sa voix et ses guitares du côté de The Notwist, en compagnie de son frère Micha et Martin Gretschmann. Quant à ses synthés et ordinateurs, c’est en solo sous le pseudonyme de Rayon qu’il les utilise pour la BO d’Il Collo E La Collana en 2015 et l’album A Beat Of Silence paru en fin de l’année dernière.
Valerie poursuit donc l’œuvre de Lali Puna avec les fidèles Christian Heiß aux synthés et Christoph Brandner à la batterie. Pour les accompagner à construire ces Two Windows, ils ont fait appel à quelques fins musiciens tels que Dntel, Radioactive Man (Two Lone Swordsmen), la harpiste Mary Lattimore sur le magnifique Bony Fish ou encore MimiCof.
A la production, nous retrouvons le grand Mario Thaler (The Notwist, Ms John Soda…) déjà à l’œuvre pour Scary World Theory et Faking The Books.
Le départ de Markus Acher et la présence de collaborateurs électroniciens constituent l’évolution majeure de ce cinquième album, la pop se fait toujours aussi douce et introspective mais s’oriente définitivement vers les dancefloors, les guitares rangées au grenier.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]ès les premières mesures de Tridecoder, deuxième référence de Morr Music à la création du label en 1999 et encore plus sur Scary World Theory et le merveilleux Faking The Books, les deux disques majeurs du groupe, Lali Puna a toujours joué sur les contrastes, battant le chaud et le froid, humanisant les machines, accélérant et ralentissant à volonté pour envelopper l’auditeur dans un nuage sensoriel, délicat et euphorisant.
Two Windows n’abandonne surtout pas cette langueur mélancolique, d’autant plus que la voix de Valerie Trebeljahr ne s’est jamais faite aussi douce et sensuelle. Elle soupire et susurre plus qu’elle ne chante, parfois bousculée, petite chose fragile, sur les morceaux les plus rythmés, striés de bizarreries électros tels l’inaugural et libre Two Windows ou le spendide Wonderland, à l’instar d’un Barney au sein de New Order, la figure tutélaire de Lali Puna.
Ailleurs, le ton se fait plus doux, même si les synthés ne cessent de mettre leur grain de sel comme sur l’émouvant et envoûtant Deep Dream ou le profond The Frame sublimé par la présence de Dntel.
Wear My Heart, le soyeux Everything Counts On ou encore The Bucket, l’étonnante et très réussie reprise d’un morceau des Kings Of Leon, entre autres petits bijoux, confirment avec éclat le retour réussi de Lali Puna, qui réussit à poursuivre son histoire et s’émanciper de son passé en intégrant de nouvelles influences (Caribou, Mount Kimbie) fort bien venues. Les deux fenêtres sont grandes ouvertes, un vent de liberté souffle sur cette musique diablement angélique !
Two Windows est disponible 08 septembre chez Morr Music
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