[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#49992f »]N[/mks_dropcap]ous rentrons ici dans le village de Kilbeg premièrement par la maison de Nan Hogan. Puis nous suivons le départ de Mlle Mary Hickey. Et enfin nous retrouvons Willie O’Caroll. Les trois nouvelles de l’écrivain Irlandais Seumas O’Kelly (1875-1918), réunies dans ce livre, forment le portrait d’un village atypique. Nous ne sommes pas ici dans le folklore irlandais ni dans un cliché rassurant. O’Kelly use de la fiction avec dextérité en décrivant des personnages en peu de mots mais qui provoque la sympathie du lecteur. Chaque mésaventure est teintée d’un humour absurde et de compassion sincère.
Que ce soit à travers La maison de Nan Hogan, La fille prodigue ou Le miracle du thé, on retrouve des conflits de voisinages qui n’iront jamais dans le pathétique. Les psychologies des personnages sont l’essence de la fiction. Nan Hogan est acariâtre mais les villageois sont affectés de son départ en maison de repos. La candeur de Willie O’Caroll est juste là pour signifier une pression sociale absurde. Lorsque Mlle Mary Hickey part de Kilbeg, tout le monde se rassemble à l’aube avec le cœur lourd. Pour autant qu’on puisse lui accorder, cette communauté est remplie de bienveillance et d’attachements.
Ces trois nouvelles publiées par Le nouvel Attila sont un bonheur tant par la découverte de la prose de Seumas O’Kelly que par la présentation psycho-géographique d’un village début XXème. Le texte est accompagné par des dessins de Frédéric Coché venant renforcer l’imagerie de Kilbeg. Aux mêmes éditions, nous pouvons trouver La tombe du tisserand, autre œuvre de l’auteur Irlandais. Seumas O’Kelly n’aurait pu trouver meilleur éditeur pour être redécouvert et apprécié à sa juste valeur.
Le miracle du thé de Seumas O’Kelly traduit par Marc Voline – Illustré par Frédéric Coché
Publié au Nouvel Attila, avril 2019