Paru en 2004 en Israel, traduit en anglais en 2013 et traduit en français à partir de la version anglaise (approuvée par l’auteur), il aura fallu du temps pour que Le monde de la fin arrive jusqu’aux lecteurs français. Il aurait été bien dommage que cela ne soit pas le cas, c’est un roman foisonnant et qui part dans tous les sens.
Dès le début, il faut s’accrocher pour ne pas être perdu et persévérer : la récompense n’est pas très loin. Au final c’est un grand plaisir de lecture.
Ben Mendelssohn, le héros, a perdu l’amour de sa vie, Marianne, il y a un an.
Persuadé qu’il existe un autre monde après la mort, il choisit de se suicider pour tenter sa chance.
Effectivement, il arrive dans un nouveau monde, ni paradis ni enfer : monde de la deuxième chance en quelque sorte, monde des immortels.
L’auteur prend un malin plaisir à décrire les innombrables règles de cette nouvelle vie. Ben s’y retrouve complètement perdu. De plus, tous les morts vivent là. TOUS les morts, depuis le début de l’humanité. Les possibilités sont infinies. Ben peut rencontrer qui il veut, à condition de chercher.
Ainsi commence Le monde de la fin.
Dès le troisième chapitre, Ofir Touché Gafla commence à jouer avec nos nerfs. Alors que l’on pensait lire un roman sur la vie après la mort l’auteur nous ramène sur Terre avec un nouveau personnage, puis un deuxième, un troisième.
Il alternera ses chapitres entre l’au-delà et la Terre avec ces plusieurs protagonistes qui ont tous une importance.
Certains se croiseront, d’autres non. Les surprises sont nombreuses, les interrogations aussi mais elles finissent par se résoudre.
Difficile d’en dire plus sans déflorer l’intrigue !
Le monde de la fin est un roman très original, parfois compliqué à lire et à suivre. L’auteur semble s’être amusé à perdre son lecteur sciemment, notamment avec un jeu sur les prénoms particulièrement retors. Les efforts du héros sont touchants, ses rencontres avec les différents personnages sont des moments forts du roman et les descriptions du monde des morts très réussies.
Un auteur à découvrir rapidement !
Le monde de la fin, Ofir Touché Gafla traduit de l’anglais par Guy Abadia, paru chez Actes Sud, Janvier 2015.