[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]Q[/mks_dropcap]uasiment 10 ans de silence depuis deux premières œuvres singulières Alva & Irva et L’observatoire, tous deux parus chez Phébus, Edward Carey est de retour avec ce qui est annoncé comme une trilogie.
Si l’auteur semble s’assagir quelque peu avec ce premier tome, il reste malgré tout d’une grande inventivité et ajoute le dessin à sa palette artistique, se rapprochant ainsi de Tim Burton avec qui il partage un univers pour le moins gothique.
De quoi s’agit-il ici ? D’une grande famille, les Ferrayor, enfermée sur elle-même, organisant des mariages entre cousins germains, cousins éloignés, tout cela pour tenir le château et continuer d’y vivre tout en employant des domestiques venant de Londres.
De ces petites gens forcés à oublier jusqu’à leur propre nom pour travailler là, il sera question à travers le personnage de Lucy Pennant, qui justement, elle, se refuse à faire profil bas.
Les Ferrayor tiennent le château, maltraitent les domestiques, parfois se maltraitent entre eux, tentant par tous les moyens de grimper leur échelle sociale et d’accéder au pouvoir.
Tous ces personnages ont un point commun : ils ont reçu à leur naissance un objet, l’objet de leurs jours. Sorte de fétiche qu’il ne faut absolument par perdre.
Bizarrement, ces objets parlent, répétant chacun une litanie de noms, leur nom mais seul le jeune Clod Ferrayor les entend.
Pourquoi, par quel miracle parlent-ils, que veulent-ils dire ?
C’est une partie de l’énigme que Clod tente de résoudre, tout en rencontrant Lucy et en tombant éperdument amoureux d’elle. Sentiments partagés d’ailleurs.
Ces deux-là passent le roman à se chercher littéralement car séparés par les domestiques et par la famille Ferrayor.
C’est un roman étonnant et passionnant que livre Carey. Un univers unique et glaçant. Des personnages singuliers, riches et présentant toute une palette d’émotions
L’émancipation et la recherche de soi même semblent être des thèmes chers à Edward Carey. Déjà présents dans Alva & Irva, ils se retrouvent dans Le château, surtout à travers les personnages de Lucie et Clod. Qu’adviendra-t-il d’eux par la suite ? Nous attendons avec impatience de lire le tome 2 pour le savoir.
Les ferrailleurs, tome 1, le château de Edward Carey, traduit de l’anglais par Alice Seelow, aux éditions Grasset, mars 2015