Nous sommes en 2007. Après un The Great Destroyer aux sonorités fortes qui fit hurler les fans les plus intégristes de la période slowcore circa 1996, Low s’apprêtait à sortir le très controversé Drums And Guns.
Drums And Guns fut remarquable non pas spécialement par sa qualité, quoique, l’album ayant ses détracteurs et ses admirateurs, mais bien parce qu’il se distingua à l’époque du reste de leur discographie en laissant la plupart des guitares de côté pour des boucles electro, boîte à rythmes, orgues et violons. Tout cela se situait bien loin du postulat de base, convenons-en.
Affirmer que l’expérience est renouvelée sur ce Ones And Sixes serait un brin exagéré, la guitare d’Alan Sparhawk étant très présente. Il n’empêche, il est difficile de passer à côté de la tentation de comparaison. Les présences de nappes synthétiques et de la boite à rythmes sont là pour en attester. On est plus proche ici, par instants, de la nouvelle mouture pop de Blonde Redhead que du spleen à la White Birch.
Des titres très forts se dégagent, en témoigne Gentle, le titre d’ouverture qui installe la dynamique d’ensemble grâce au tempo distillé par les percussions sourdes et la double voix Sparhawk – Parker. No Comprende allie la simplicité à l’efficacité. Congregation démontre, s’il le fallait encore, que Mimi Parker sait poser sa (double) voix comme peu d’entre-elles. No End et What Part Of Me sont les deux respirations de cet album entre une multitude d’apnées consécutives.
Certes tout n’est pas parfait, un petit coup de mou, se faisant ressentir ici et là, confinant parfois au déjà entendu. Lies, troisième single choisi, est assez classique et somme toute radiophonique mais convenue. L’album se termine en beauté avec la puissante Landslide et la noire DJ.
Leur meilleur effort depuis Trust, voire Things We Lost In The Fire.
Low, Ones And Sixes, le 11 septembre 2015 chez Sub Pop.