
Jazz, pop, psychédélique, ondes modernes ? Difficile de définir la musique atypique de Manuel Bienvenu et c’est sans nul doute ce qui fait le sel pour ne pas dire le charme de son nouveau projet Oh Do We qui m’aura autant décontenancé, de prime abord, pour finalement me convaincre par la matière concoctée avec minutie par un artisan osant mêler un paquet de saveurs subtiles et lumineuses à son ouvrage.
Rythmique chaloupée pour Combini sur laquelle vient se greffer une contrebasse tout en contraste. Le délire délicieux est étouffé et le maître d’œuvre s’amuse à brouiller les pistes. Le suc de Minortom est également durement qualifiable, bien encore davantage que les plages du précédent volume Glo, disque qui m’avait embarqué sur le champ (article à lire ou relire dans nos colonnes).
Dans la même veine, Oh Do We développe un univers harmonique puissant avec sans doute davantage de reliefs et de fausses pistes. Manuel Bienvenu devient impressionniste en peignant ici et là une multitude de teintes sur sa toile. Le clavier rajoute alors sa patte au profit du rêve éveillé, les réverbérations sont subtilement orchestrées, les accents tirés de latitudes plus proches de l’équateur ravissent comme une ritournelle grisante (Nureta Bara écrit par la fille de Manuel Bienvenu).
Dark Polychrome aurait pu me faire penser à un oasis lugubre perdu dans cette masse de pigmentations. A vrai dire, c’est un trompe-l’œil qui n’engage que l’auditeur à poursuivre le voyage. J’ai tout simplement envie de dire bien joué !