[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]i vous n’êtes pas véritablement friand d’éructations incendiaires, de pétarades à faire pâlir de jalousie le plus sanguinaire des psychopathes, n’essayez même pas d’aller plus loin. Les canadiens de Metz sont de retour, même si pour l’occasion, ils viennent nous livrer une compilation de b-sides, démos et autres trésors plus ou moins cachés.
Mon camarade BeachBoy avait déjà déployé son art de la critique lors de la venue du second né, sobrement intitulé II. De leurs prémices, jusqu’au service de Strange Peace (dernier LP en date remontant à 2017), il y avait de la matière pour lister leur noise-rock soutenu. Avec la sortie au cœur de l’été caniculaire d’Automat, c’est un réveil brutal qui vient nous remuer en plein farniente.
La descente dans les tréfonds de leur cave poussiéreuse est chronologique, l’illustration parfaite d’une évolution qui nous guide sur une trame allant des grésillements irritants de Soft Whiteout au coup de poignard ultime (transpercé grâce à la lame d’Eraser). Les éruptions chatouillent nos esgourdes comme le faisaient jadis The Jesus Lizard ou Fugazi. Les démons s’alignent grâce à une certaine constante aussi intense que ténébreuse et malsaine. Le trio s’exécute sans filet, le plus souvent avec la mise en exergue d’un vacarme asséné afin de s’affilier aux hurlements environnants.
On notera les tourbillons exutoires de Ripped On The Fence comme ceux de Dirty Shirt, la traversée plus progressive de Negative Space, une maquette pleine de peps pour le percutant We Blanket mais surtout un groupe inlassablement le pied sur les pédales tandis que nous craignons que la platine ne lâche en plein vol.
Bref, ce nouveau disque est affreusement bon mais si vous n’êtes pas convaincu, voici 20 bonnes ou mauvaises raisons pour changer d’avis :
- 1- En poussant le son très fort, tu vas faire fuir les piafs (sauf les corbacs)
- 2- La pochette est sombre = pas de tromperie sur la came.
- 3- Avant une consultation chez ton dentiste, ce disque est un entrainement sensitif parfait.
- 4- Imaginez Metz au Canada c’est aussi exotique que Toronto en Lorraine.
- 5- En rêve : une performance du groupe avec The Shaggs (pour couvrir l’horreur de leur noirceur)
- 6- Faire les fonds de tiroirs c’est sympa, parfois on retrouve même des vieux bijoux de famille.
- 7- La petite bande a tout de même bossé avec Steve Albini qui est à la réalisation musicale ce que Max Pécas fut à la réalisation de nanars : une référence.
- 8- Faut être honnête, Alex Edkins a une sacrée ouverture de bouche.
- 9- Quand t’écoutes ce genre de noise, t’as 17 ans !
- 10- Comme t’as réellement plus de 40 balais, t’as tout de même pensé aux bouchons d’oreilles.
- 11- « Le groupe qui n’a absolument rien inventé mais qui le fait tellement bien » – Emmanuel Bœuf, expert en bruit.
- 12- Hayden Menzies n’a jamais participé à America’s Got Talent.
- 13- Déflagrations garanties sans aucun filtre.
- 14- C’est ultra sec, brut et tendu… Pas de risque de « diabète auditif ».
- 15- Les mecs sont les poulains de Sub Pop. On a connu bien pire écurie !
- 16- Là franchement je sèche, je vais me reprendre une bière.
- 17- Chris Slorach a tourné une vidéo pour causer de son médiator préféré.
- 18- C’est toujours très pratique les compilations de démos et Faces B … ça fait très Incesticide de Nirvana.
- 19- Puis ça t’évite de fouiner pour rien et dans tous les sens les raretés hors de prix sur Discogs.
- 20- La messe est dite. Amen.
Album disponible depuis le 12 juillet 2019 chez Sub Pop Records