Excellente nouvelle ! Cette semaine paraît en poche une sélection des Poèmes et antipoèmes de Nicanor Parra, ce fantastique poète Chilien décédé l’an dernier à l’âge de 103 ans. Nous le découvrions très tardivement en France en 2017 avec un gros volume de 700 pages publié au Seuil, vous en avez aujourd’hui un condensé en Points / Poésie dans la très belle traduction de Bernard Pautrat.
Nicanor Parra a traversé le XXe siècle comme une comète, en comprenant tous les grands courants littéraires et en faisant le choix, plutôt que de les suivre, de les détourner et parfois même de s’en moquer. Il était l’anti Pablo Neruda, ce Prix Nobel bien trop convenable à ses yeux. Je vous lis aujourd’hui son merveilleux manifeste écrit en 1963 dans lequel il déclare la poésie comme « article de première nécessité ». Plus de cinquante ans après, ce texte n’a pas pris une ride, bien au contraire.
Bonne écoute !
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Illustration : Cécile Le Berre
Nicanor Parra ? Oui oui oui. Enfin : non non non. Il semble bien en effet qu’il a culbuté la poésie comme monument. Qu’il a vécu poétiquement, hors de la catégorie convenue, poésie conventionnelle, littéraire. Quand j’entends des poètes dire qu’ils sont amoureux des mots : mon poil s’hérisse ! Ils n’ont rien compris, rien, rien. Ils sont poètes fonctionnaires, prestigieux ou obscurs. La poésie c’est bien autre chose ! Une violence : à la bêtise, à la médiocrité, aux partis pris, aux conventions, aux limites acceptables et acceptées par tous comme normes, à toute forme de légifération logique, d’obscurantisme spirituel et matériel, à l’égocentrisme et à l’ivresse des passions (on peut être passionné et lucide, c’est non seulement possible mais le ‘top’). La -vraie- poésie est le secret de celui qui l’éprouve au contact immédiat de la vie qui, non, n’est décidément ce 220 volts qu’on nous vend, mais bien du million de volts. Il est facile de reconnaître celui qui y a accédé : il est l’homme ou la femme, mais ce n’est pas ce qu’on a entre les jambes, notre genre sexuel, qui nous définit ! Nous sommes tellement plus ! ‘Moi’ d’abord, unique et singulier, tout pur et tout vif, simple, évidentiel, valeur infinie en jeu (et je) en l’existence de chacun, bien différente du paquet de merde qu’on appelle ‘le’ moi. Celui donc qui y a accédé est l’homme impossible pour ses semblables qui ne vivent que de faux-semblants. Il n’a pas de mission : de son point de vue, il n’y a ni religion ni vérité révélée, seulement l’existence vécue dans le foudroiement de son miracle. Comme il est loin des poètes, littérateurs et même artistes de salon ! Quoi qu’il en soit, cette miraculeuse floraison de vie est possible à chacun : c’est son fond, son héritage, sa substance même. Pourvu qu’il le veuille, mais personne ne le veut : tout le monde préfère vivre d’arbitraire, de conventions, assurer sa continuité et son développement petitement personnel (en réalité, il n’y a rien de personnel là-dedans mais falsification de la vie, de soi). Bref : a tale told by an idiot.