En 2012, Nadine Shah fit l’effet d’une météorite ténébreuse avec son Aching Bones, single de l’année où ses imposantes arabesques vocales venaient hanter une rythmique brutale et métallique, telle une sirène perse attirant les voyageurs perdus dans une tempête de fer et de feu. L’album qui s’en suivit, Love your mum and mad, ne déméritait pas, mais convainquait surtout par ses titres les plus inquiétants (Dreary Town, Runaway), où les spirales mélodiques et les percussions puissantes équilibraient la force et les circonvolutions du chant.
Son successeur, Fast Food, laisse une impression similaire : la voix impressionnante fait merveille sur le martèlement du titre éponyme, la montée en puissance du très beau Stealing Cars, la course éperdue de Washed Up ou ce Big Hand qui aurait pu sortir sur un vieux Cure.
L’intensité retombe sur les titres plus quelconques mélodiquement (par exemple le délayé Nothing else to do), quand tout repose sur la seule voix parfois surproduite et qui du coup fait l’effet d’une encombrante Cadillac rose paumée dans les rues de Sedan. Ce bémol contraste avec les prestations live de la jolie anglo-pakistano-norvégienne (qui dit mieux ?), durant lesquelles ses titres gagnent en compacité et sa voix, privée des effets de studio, redevient d’autant plus touchante. En studio, elle devra peut-être s’enfoncer encore plus avant dans les ténèbres et la violence pour donner à son chant le répondant qu’il mérite, et avoir enfin le monde à ses pieds.
L’album de Nadine Shah sera disponible chez Apollo Records le 6 Avril.
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