Naima Bock
Below A Massive Dark Land
Sub Pop Records/Modulor
27 septembre 2024
Découverte au sein de Goat Girl, dont elle abandonna la basse en 2019, très prometteuse avec Giant Palm, son premier album solo paru en 2022, la musicienne anglaise aux origines grecques et brésiliennes, Naima Bock revient avec Below A Massive Dark Land, tout juste sorti chez Sub Pop.
Ce nouveau disque et ses 10 nouvelles chansons, c’est plus qu’une confirmation de son talent, c’est une révélation, tant elle atteint ici des sommets qu’on soupçonnait fortement mais qui là dépassent toutes nos attentes.
C’est d’ailleurs la première fois qu’elle se lance vraiment toute seule, composant ses chansons dans la remise de sa grand mère dans le sud de Londres puis sur la route, après une interminable tournée accompagnant des artistes comme J. Mascis, Squid ou This Is The Kit. Elle a également produit le disque en compagnie d’Oliver Hamilton (Caroline), en complément du travail de Jack Osborne et Joe Jones, nous donnant ainsi une œuvre très personnelle tout en étant soutenue par un beau collectif.
Autour de Naima Bock, on retrouve ses collaborateurs habituels Meitar Wegman, Cassidy Hansen, Clem Appleby et Oscar de Guardans ainsi que des chœurs, des cordes et des cuivres tous impeccables et investis à donner le plus parfait accompagnement aux chansons de Naima, à tel point qu’ils donnent tous parfois le sentiment de s’effacer pour nous laisser seuls avec la voix magnifique de l’artiste née à Glastonbury.
C’est le cas dès le superbe morceau en ouverture, Gentle, sa voix presque seule, profonde et émouvante avant que peu à peu un écrin de cordes et de cuivres s’invite à la fête, mélancolique puis féérique. Kaley, prend la suite, splendide ballade pop-rock très 70’s qu’on n’aurait jamais envisagée dans son répertoire, au contraire de Feed My Release, psyché folk dont elle a le secret. Ses prouesses vocales mettent des frissons, on la sent plus en maitrise, plus libérée, comme sur les très intimes et merveilleux My Sweet Body ou Star en délicate conclusion de ce bijou d’album qu’est Below A Massive Dark Land.
Le disque empile les moments de grâce (Further Away, Takes One), donnant le même frisson que lorsque l’on découvrit Sibylle Baier et se glissant parfaitement quelque part entre Joanna Newsom et Mount Eerie. C’est de ce niveau-là, un vol en haute altitude, Naima Bock parfaite en chef de bord !