[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]I[/mks_dropcap]l m’aura fallu m’y reprendre à trois ou quatre reprises pour évoquer le musicien et plus précisément guitariste français d’origine, Noël Akchoté. La diversité et la complexité de son œuvre ne pouvant être résumés en quelques lignes et tous les contours ne pouvant être parcourus en une seule écoute.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]N[/mks_dropcap]oël Akchoté a écrit dans un livre de Philippe Robert sur les Musiques expérimentales une préface tout à fait remarquable et passionnante dont voici un extrait : « Concrètement – à l’écoute -, bien d’autres choses apparaissent. D’abord à l’oreille, on passe soi-même par divers moments toniques, sensibles, clairs et précis – ou chiants. Des longueurs, des reprises, des orgasmiques, et puis de belles conneries, aussi. Va donc y avoir de tout, ça risque de dépendre. » Et oui, la musique improvisée, est par essence, la plus casse-gueule qui soit. Si le musicien connaît la première note jouée, il connaît rarement, à l’avance, la suivante. Mais la musique improvisée répond parfois à des codes malgré tout établis, notamment dans le jazz, puisque la plupart du temps, un musicien de jazz improvise, certes, mais selon une grille, une tonalité, une base, il reste des domaines où là, le champ des possibles est infini et indécis dès les premières secondes.
J’ai croisé le travail de Noël Akchoté pour la première fois sur un disque de David Grubbs. Moi, fan de Gastr del Sol, j’ai suivi sa carrière de près et je me suis rapidement intéressé à ses collaborateurs. A force de voir le nom de Noël Akchoté, je suis intéressé de près à son travail et ma seconde rencontre musicale avec son œuvre se fit au travers d’un disque en duo avec un autre guitariste fascinant et avant-gardiste, Derek Bailey. Chemin faisant, j’ai donc poussé ma curiosité à chercher plus avant qui était ce guitariste fascinant, aux talents multiples.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]N[/mks_dropcap]oël Akchoté est né. Puis tout à coup, il commence l’apprentissage de la guitare vers l’âge de huit ans. Il va se tourner vers le jazz, école ô combien formatrice, notamment aux côtés de Chet Baker et Phillip Catherine. Des noms qui résonnent et qui forcent le respect. Avec le temps, il va s’éloigner du jazz pour s’intéresser à une musique plus axée vers l’improvisation et l’expérimentation. En 1991, il fonde l’Astrobal, véritable laboratoire consacrée aux musiques improvisées, qui aboutira plus ou moins Aux Instants Chavirés, toujours en activité aujourd’hui.
Après avoir reçu une récompense en 1992 au concours national de Jazz de la défense, il va co-fonder le label Rectangle, qui restera en activité pendant dix ans environ, publiant une cinquantaine de disques pour la plupart passionnants. Depuis, il enchaîne les collaborations passionnantes, toujours avec David Grubbs, mais aussi avec des artistes aussi riches que variés, tels que Richard Pinhas, Luc Ferrari ou même Earth.
Après avoir sorti de nombreux disques solo, il a, depuis quelques années, décidé de fonctionner de façon plus indépendante, ne publiant ses enregistrements que sur internet. Alors, Noël Akchoté, concrètement, qu’es-ce que c’est. Comment ça sonne ? Et bien, c’est là que tout devient passionnant.
Le richesse de son art tient en un seul mot : Libre ! Libre d’aborder les genres qu’il souhaite, libre de les aborder comme il le souhaite, et libre de les aborder quand il le souhaite. Affranchi du circuit traditionnel, ce guitariste aux multiples talents a depuis bien des années décidé de vivre en autarcie en termes de production, donnant l’impression d’enregistrer le matin, de mixer le midi, et de mettre en ligne sur son bandcamp l’après-midi. Évidemment, ce n’est pas aussi simple que l’énoncé, mais c’est pourtant cette sensation qui ressort pour peu que l’on suive ses activités musicales au quotidien.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]ifficile alors de n’évoquer qu’un seul de ses disques tant sa discographie est pléthorique. Après avoir exploré la discographie de ses collègues, je me suis d’abord penché sur ses collaborations aussi multiples qu’improbables. Improbables ? Finalement pas tant que cela car plus on avance dans la découverte de son univers, et plus on comprend que la seule limite que se fixe Noël Akchoté, c’est celle que les autres s’imposent à eux-mêmes.
Ces derniers temps, Noël Akchoté a publié une fantastique série d’interprétations d’airs médiévaux ou baroques, croisant quelques airs célèbres, comme une plongée littérale dans l’histoire. Ses interprétations sont solaires, précises, avec une technique forte de ses enseignements et de son expérience, et le souffle magistral d’une émotion fragile vous laissant pantois sur le mur fascinant d’une histoire moyenâgeuse. Ce guitariste funambule à plus d’un titre en profite pour inciter ceux qui ne connaîtraient pas cette partie de notre histoire pourtant fondatrice à en découvrir les moindres recoins.
Mais s’il y a bien une chose à retenir dans la musique de Noël Akchoté, c’est que le temps n’existe pas et que la musique s’écoute, s’assimile, se retient et se transmet sans limite. A l’aise avec Jacotin, il l’est de la même manière avec Coltrane, Bill Frisell, La Monte Young, Johnny Watson, Thelonious Monk, Bill Evans, Burt Baccarach, Kylie Minogue, les Daft Punk ou des dizaines d’autres.
Noël Akchoté se réapproprie systématiquement les répertoires des autres, il déconstruit, désosse, désordonne, puis remonte le tout, avec une capacité à remonter certaines pièces à l’envers, dans un ordre différent, ne gardant parfois que l’essentiel. Car sa qualité première est sans doute de se débarrasser du superflu, à l’instar de son mode de fonctionnement, hors des cadres, des promos éventuelles, et construit pas à pas une œuvre particulièrement exigeante et brillante laissant sans amertume ou regrets ceux qui ne parviennent pas, ou qui ne veulent pas le suivre.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]E[/mks_dropcap]n marge de cette production essentiellement axée sur la guitare, Noël Akchoté produit des albums fantastiques tel que Alike Joseph où il déploie des sonorités expérimentales, entre drones bousculés, bruitisme intime et chambardements soniques, donnant à écouter de longues plages où se côtoient les notes suraiguës, les infrabasses, et les cordes de guitare frappées, frottées, malaxées. Son pendant plus abstrait, Simple Joseph joue, lui, sur les étendues sonores à l’instar de La Monte Young, Charlemagne Palestine et autre Eliane Radigue, en y ajoutant un mouvement insidieux plus flagrant, rendant ainsi l’ensemble moins statique.
Il serait vain et rébarbatif de dresser une liste exhaustive de ses collaborations et de ses très nombreux disques, mais Noël Akchoté ne s’interdit rien. La richesse de son jeu et de ses influences est telle qu’il peut se permettre de tout reprendre sans le moindre complexe et surtout, sans le moindre à priori. Il semble capable d’adopter tous les styles, de s’adapter à tous les jeux. Il peut attaquer ses cordes avec férocité et percussion, à l’instar de son travail avec Derek Bailey, où il torture littéralement son instrument dans une forme d’Art Brut instable ou effleurer sa guitare avec une attaque épurée au possible comme lorsqu’il reprend Kylie Minogue. Quant à ses prestation Live, elles sont à son image, pures, simples, et sans concessions. Le plus souvent improvisées, elles ne partent pas d’un simple point pour se rendre au point B, elles empruntent des chemins sinueux, des sentiers inconnus menant tout à tour à des clairières illuminées ou des recoins abandonnés.
Noël Akchoté produit une musique teintée de sobriété, de simplicité, d’authenticité, ne se préoccupant ni des modes, ni du regard des autres, naviguant au gré de ses humeurs et surtout de ses envies, faisant ainsi de lui-même, un artistes rare, au propre comme au figuré, mais essentiel, qu’il est important de découvrir ou de redécouvrir. Pour nous y aider, il a eu la gentillesse de répondre à quelques-unes de mes questions, et à ce titre, je le remercie pour sa grande disponibilité. Ses réponses ont été à son image : authentiques !
Tu as commencé la guitare assez tôt. As-tu suivi un cursus classique ?
J’ai commencé sérieusement à 8 ans chez le disquaire de quartier, à l’angle de la rue, qui donnait des cours d’un peu tout, sorte d’initiation plus que des cours poussés pour très vite aller au conservatoire du quartier pendant 2 ans , mais rien de tout cela ne me satisfaisait vraiment, donc j’ai rapidement été sur les conseils de Jimmy Gourley prendre des cours avec Jean-Claude André chez Paul Beuscher, puis je me suis retrouvé dans un stage d’été incroyable qui se déroulait en marge de la Grande Parade du Jazz à Nice où les profs étaient Philip Catherine, Tal Farlow, Mickey Baker, Philippe Petit, Michel Haumont, Roland Dyens, Joël Favreau, Lolo Bellonzi, Roger Guérin, … et ça a été le début de tout
Tu t’es orienté vers le jazz. Qu’elles ont été tes influences majeures ?
Ce terme orienté serait un peu compliqué. En fait à 10 ans j’avais vu Baden Powell, Kenny Clarke, Jimmy Gourley, et ça m’avait totalement chamboulé. On ne voyait des musiciens comme ça nulle part pour un enfant de cet âge. Et par un tas de hasards, je me suis mis a suivre ces gens puis en rencontrer plein d’autres, des grands, des inventeurs de l’histoire du jazz, dans ce sens là ça a été ma vie plus qu’une orientation. Mes influences majeures ? Écouter tous ces gens en clubs des semaines entières, puis tous les étudier sur disques, en relevant leurs chorus, en cherchant a lire tout ce que je pouvais trouver sur eux. Donc mes influences étaient quasi toutes des gens que je fréquentais, Eddy Louiss, René Thomas, Christian Escoudé, Philip Catherine, mais bien sur aussi Miles, Chet, Dizzy, Cecil Taylor… en fait au début des années 80 on pouvait quasiment voir toute l’histoire du jazz jouer dans des clubs, ou je me faufilais dans un coin.
Ensuite, tu as décidé de te tourner vers les musiques improvisées, et dites « expérimentales ». Qu’est-ce qui t’a attiré vers cet univers réputé difficile ?
Là aussi une histoire de rencontres, j’ai connu Derek Bailey assez jeune vers 18 ans, je lui avait écrit et il m’avait très gentiment répondu, puis ça n’a jamais cessé ensuite. Quelques temps avant je cherchais déjà à sortir de l’idiome jazz stricto sensu, plusieurs disques m’avaient marqué, un Incus en duo Derek et Steve Lacy, le Captain Black de Blood Ulmer avec Ornette, Tacuma, Denardo, Sonny Sharrock, mais je ne trouvais pas vraiment de guitaristes free contemporains, donc c’était un champs à explorer. Oui c’était difficile, je me souviens d’avoir été troublé en jouant avec Derek la première fois, je trouvais ça et incroyablement excitant, fort mais aussi très très réfractaire au monde.
Tu as collaboré avec de nombreux artistes. De David Grubbs à Luc Ferrari, en passant par David Sylvian, Richard Pinhas ou même le groupe Earth. Ce sont des artistes qui proviennent d’horizons souvent très différents. Qu’est-ce que ces différentes collaborations t’ont apportées, musicalement, humainement ?
Depuis assez longtemps maintenant, tout pour moi passe par des rencontres, et une vraie rencontre c’est celle avec quelqu’un dont on ignore a peu près tout. Tous les noms cités au dessus sont des gens dont je ne savais rien avant de les rencontrer. La rencontre s’est faite humanisante toujours avant chaque fois. Mais déjà là ces rencontres se sont faites sur une base assez concrète : la guitare. En fait tout tourne autour de l’instrument pour moi, le plus directement et simplement possible. Du coup chacun de ces noms a changé mon jeu d’une façon ou d’une autre. Et dans le cas de Grubbs, et Sylvian par exemple ça reste un dialogue ouvert depuis, on échange souvent ensemble.
Qu’est-ce que t’apporte la musique improvisée ? Comme l’abordes-tu, notamment au moment de monter sur scène ?
Je ferais un distinguo assez net entre la “musique improvisée” devenue un sous-genre comme un autre, et l’improvisation comme pratique musicale, en tant que fait. Ce qui lie toutes les musiques, c’est le fait que toutes doivent être interprétées lorsque l’on joue. Aucun style n’y échappe. Interpréter quelque musique que ce soit, c’est la faire sienne, la passer par son corps, son histoire, son époque. Du coup c’est devenu une seconde nature chez moi, je n’y pense plus vraiment, en fait depuis un moment je ne pense plus pour jouer, je joue directement sans plus aucun autre intermédiaire. Et c’est ce qui fait que je joue a ma façon, mais c’est central car il n’y aucune autre manière de jouer, qu’à sa façon en fait.
Ces dernières années, tu sembles avoir abandonné le support physique. Toi qui as été à la tête du label Rectangle, pourquoi ce choix ?
C’est peut être le support physique qui m’a abandonné ou nous a abandonné ? Je ne l’ai pas totalement abandonné j’en fais toujours mais lorsque je publie un disque physique il faut que ce soit quelque chose qui fasse vraiment sens, et qui tienne l’épreuve du temps maintenant, donc un tous les 3, 4 ou 5 ans sur un label sérieux et bien distribué c’est suffisant pour moi aujourd’hui. Le Digital c’est autre chose, c’est un outil dont j’ai rêve depuis si longtemps, et qui me permet de faire directement les choses sans devoir passer par le circuit habituel du disque qui prends des années à éditer quoi que ce soit, demande de se prêter aux jeux habituels et un peu désuets pour moi, de la promotion, presse, etc depuis le digital, je veux explorer quoi que ce soit, je le fais dans la matinée et c’est disponible à midi partout.
Tu reprends de nombreux artistes aussi variés que parfois improbables, surtout lorsque l’on connaît ton parcours. Si certains tombent sous le sens comme Sonny Sharrock, Ornette Coleman, ou John Coltrane, d’autres tels que Kylie Minogue, Daft Punk, ou Offenbach surprennent au premier abord. Comme choisis-tu les artistes que tu vas interpréter ?
Paradoxalement ce serait plutôt Sharrock qui serait l’intrus que Daft Punk en fait, ou alors il n’y a aucun intrus dans ces listes, et c’est en fait le cas pour moi. Il y a plusieurs pistes là-dedans, des relectures stricto sensu où je retourne à des artistes, à des styles, des techniques autour desquelles je tourne depuis toujours quasiment. Ce qui m’arrive le plus souvent c’est qu’en fouillant pas mal d’archives en ligne chaque matin (des bibliothèques, des sites, etc), je tombe sur un élément qui me fait imaginer un album possible et de là les choses vont vite ensuite. Un exemple si je reprends Guy Béart, c’est sans doute éloigné de ce que je fais depuis, mais à la fois je l’ai beaucoup écouté il y a longtemps, et y retourner c’est retourner à une musique que je connais bien mais quelques décennies plus tard, j’y verrai d’autres choses.
Tu désarticules souvent les titres que tu reprends, en t’éloignant parfois des mélodies et des structures. Comment abordes-tu ces reprises et ta façon de te les approprier ?
Tous ces enregistrements sont des sortes d’études de style en fait, basées sur un texte musical. Pour tous ces enregistrements je sélectionne une partition que j’utiliserai lors de l’enregistrement, et c’est uniquement à ce moment que je tirerai des fils, soit en me positionnant très loin du thème, soit en le jouant littéralement presque sans rien d’autre, bref tout est possible et ouvert mais toujours basé sur un texte. Ce qui se passe le plus souvent c’est que j’enregistre en une heure le matin, un répertoire que je tourne dans mes doigts et ma tête depuis au moins 30 ans.
-Tu sembles toujours avoir des compositeurs en tête à reprendre. Existe-t-il des artistes que tu n’oses pas reprendre ? Et si oui, pour quelles raisons ?
A priori non je ne vois pas qui je ne pourrais pas reprendre dans ce cadre, donc celui de la relecture de textes musicaux. J’ai depuis toujours une vision totalement horizontale de la musique, je suis sourds aux styles, aux modes, aux genres. Ce que j’entends ce sont les dénominateurs communs à tous les styles de musique. Par exemple, chez Hildegarde Von Bingen, on retrouve tout ce que Coltrane cherche dans la dernière période, jusque au terme de « plain chant », au fond. Je suis très centré autour de la guitare aussi, chez chaque guitariste (et pour dire vite je les ai tous écouté dans tous les styles dés mon enfance, comme un autre lirait toute la littérature pour savoir), j’entends ce qu’il articule vraiment au lieu de styles. Les pionniers du Rock par exemple de James Burton à Hank Garland, de Paul Robeson à Link Wray, etc Scotty Moore, on va retrouver les éléments qui leur sont totalement commun à n’importe quel autre style de guitare, et c’est justement dans cet interstice, comment eux ont passé ce virage, que je vais trouver mon bien. Par exemple les débuts du Hard Rock, des gens comme Eddie Van Halen, George Lynch, Randy Rhoads, leur technique de Tapping, on la retrouve 4 siècles avant chez Kapsberger.
Enfin, ces derniers temps tu sembles te consacrer exclusivement à la musique des autres. Comptes-tu retourner à la composition ?
C’est plus une impression en fait, ou disons un effet de volume, à ce que je sorte énormément d’albums digitaux (plus de 550 références en 4 ans, Amazon affiche 526 résultats d’album à mon nom en Téléchargement), et dedans il y a un gros tiers sinon plus de musiques originales, dont pas mal de compositions en fait. Pour le duo à paraître chez Ayler Records en CD à la rentrée avec la guitariste américaine Mary Halvorson, j’ai composé des pièces pour quasi tout l’album par exemple.
Mais de manière plus générale, oui j’aimerais bien retourner à l’écriture à l’avenir. C’est en fait le seul domaine que j’ai étudié de manière assez classique au départ, j’ai même eu quelques prix de compositions, mais rapidement, j’avais l’impression d’écrire à vide, de savoir écrire mais de ne pas savoir quoi écrire. J’ai une idée d’écriture large pour ensemble en ce moment, comme tout chez moi les choses doivent cuire longtemps avant. Et puis pour prendre ce temps là, une bonne année à ne faire qu’écrire de la musique, il faudrait que j’aille chercher les moyens de le faire, ce à quoi je songe en ce moment, sans doute une fondation étrangère (USA ou Europe), en France ça semble assez impossible actuellement.