[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]es quelques secondes qui précèdent l’écoute d’un nouvel album d’Okkervil River se teintent toujours d’une pointe d’angoisse.
Souvent magnifiques, parfois pénibles, les 8 albums de la bande à Will Sheff m’ont souvent fait passer par tous les états, c’est pourquoi je suis tellement heureux de vous annoncer que leur cuvée 2016, Away, est excellente, après les très moyens I Am Very Far et The Silver Gymnasium.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]i on doutait encore que Will Sheff, c’est le Chef, Away lève les derniers doutes. Exit quasiment tous ses collaborateurs précédents, à l’exception de l’excellent batteur Cully Symington (Cursive, Afghan Whigs…), place à quelques invités de marque comme Marissa Nadler, des membres d’Ymusic et son vieux comparse Jonathan Meyburg, de retour entre deux albums de Shearwater, autre groupe adepte également des montagnes russes.
Okkervil R.I.P., ainsi se nomme le somptueux premier morceau de l’album, symbole à la fois de la volonté de Will Sheff de repartir de zéro, de gommer quelques tics rock’n’roll qui avaient gâté ses disques précédents et puiser son inspiration dans le jazz ou le Van Morrison d’Astral Weeks mais aussi de deuil et de tristesse.
L’album est en effet particulièrement sombre, à l’image de ce premier titre et d’une année particulièrement pourrie, où les tristes nouvelles s’accumulent sans cesse. Will Sheff a ainsi particulièrement touché par le décès de son grand-père, véritable héros pour notre homme. Il se remémore également avec émotion la mort de la grande Judee Sill ou des trois membres de Force M.D.’s, groupe de rythm & blues des années 80.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]i Okkervil R.I.P. est le titre phare d’Away, les huit autres longs morceaux (Will Sheff aime bien prendre son temps !) sont tout aussi remarquables, de la splendide ballade folk Call Yourself Renée au tire-larmes final, Days Spent Floating (In Halfbetween).
The Industry et Judey On The Street sont les seuls morceaux sur lequel le rythme s’accélère, ils pourraient même paraitre des anomalies tant l’ambiance du disque s’épanouit surtout dans un folk lumineux magnifiquement produit (superbe Comes Indiana Through The Smoke, le très beau She Would Look for Me ). Okkervil River chasse sur les terres de Townes Van Zandt ou Nick Drake et réussit parfaitement son coup.
A l’image de ses intrigants clips, Will Sheff continue à regarder sa vie entre tristesse et humour décalé et lui donne, indissociable de sa musique, une nouvelle orientation qu’on a très envie de suivre au plus près tant ce nouveau disque est passionnant et émouvant.
Away est disponible depuis le 09 septembre chez ATO Records
Site Officiel – Facebook – Twitter