[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]’avantage quand tu découvres un groupe dès son deuxième album, c’est que tu évites toute comparaison et le fameux syndrome du même nom. Maintenant que je suis remonté dans le temps, je me fais un peu honte d’être passé à côté du déjà excellent Deluxe d’Omni sorti l’année dernière, alors que nous arrive leur petit dernier, nommé Multi-Tasks.
On fera donc son mea-culpa et on se concentrera sur ce disque multi-tâches !
Avec un nom pareil, on pourrait se lancer dans une longue et pénible séquence de jeux de mots, mais nous ne nous laisserons pas aller à un si facile subterfuge et nous allons nous concentrer pour vous présenter Omni, présent et passé…
Omni est un jeune trio qui nous vient d’Atlanta composé de l’ex guitariste de Deerhunter Frankie Broyles, auteur également en solo de Slow Return un fort recommandable EP sorti en mai dernier sur son bandcamp, du chanteur-bassiste ex-Carnivores Philip Frobos ainsi que le batteur Billy Mitchel.
A cette triplette, on pourrait rajouter l’indispensable ami et ingénieur-son Nathaniel Higgins, lui-même membre de Carnivores et déjà aux manettes de Deluxe. Il a embarqué cette joyeuse petite troupe dans son propre studio ainsi qu’au fin fond d’une cabane en bois perdue quelque par en Georgie, à Vienna pour être précis .
L’écoute successive, quoique dans le désordre des albums d’Omni, les positionne quelque part entre Ought, Protomartyr voire Parquet Courts, le post punk en fier étendard, digne rejeton des grands anciens de Devo à Television en passant par Wire.
La basse claque, les guitares s’emportent et s’énervent, Multi-Task démarre sur les chapeaux de roues avec Southbound Station et Equestrian, tubes indés en puissance, avec ses rythmes endiablés et destructurés et ces mélodies imparables, sexys et artys, comme un croisement parfait entre les Strokes et Devo.
Choke ralentit à peine le tempo, les guitares nous renvoient au bon souvenir de Tom Verlaine, alors que le jouissif Tuxedo Blues tout en breaks et debreaks nous ferait sauter comme des cabris.
Le trio d’Atlanta enchaine ainsi une flopée de titres immédiats et tordus, maitrisant parfaitement le format 3 minutes, refrain et intro compris pour une petite demi-heure succulente et rafraichissante, qu’on aimerait beaucoup voir exécuter sur scène, histoire de se niquer les cervicales sur les impeccables et impétueux Supermoon et Date Night .
Omni en 2 albums, se place très haut dans les groupes à suivre de l’autre côté de l’Atlantique, jeunes pousses conscientes de leurs vénérables racines mais au regard qui porte loin vers un avenir radieux.
Multi-Task est disponible depuis le 22 septembre chez Trouble In Mind Records/Differ-Ant