[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]écouvrir la musique de Powerdove, c’est comme mettre pour la première fois les pieds dans un magasin de brocante, dont le facétieux propriétaire se serait amusé à tout entreposer de la plus aléatoire des façons, aux risques et périls de sa précieuse marchandise, afin de perturber le téméraire chaland. Entre émerveillement et hallucination, Powerdove poursuit sa drôle de musique avec un tout nouvel album intitulé War Shapes.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C[/mks_dropcap]’est déjà la quatrième album pour Annie Lewandowski alias Powerdove, qui nous avait déjà bien bouleversé, en compagnie de très recommandables compagnons de route sur ses 3 premiers disques, qu’on vous presse d’aller écouter si vous ne les connaissez pas, à savoir Be Mine, Do You Burn ? et Arrest.
Ces 2 derniers ont été enregistrés et joués en compagnie de Thomas Bonvalet, toujours fidèle au poste sur War Shapes et John Dieterich, le guitariste de Deerhoof, autre joli spécimen de bricoleur fou.
Pour ce nouvel album, exit John Dieterich, c’est le percussionniste Chad Popple qui complète le trio. Avec sa batterie, son glockenspiel, ses percussions et son vibraphone, il ferait presque petit joueur face à l’immense Thomas Bonvalet, qui passe du banjo au téléphone cellulaire sans oublier quelques cloches et orgues à bouche, entre milles autres étranges objets, on exagère à peine.
L’album a été enregistré au Studio Chaudelande par Emmanuel Laffeach, et c’est uniquement , à ce moment là que Thomas et Chad découvraient au fur et à mesure les nouvelles comptines d’Annie, cherchant à les bousculer et à improviser, donnant à l’ensemble un sentiment de liberté très jubilatoire et émouvant.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]Q[/mks_dropcap]uelques notes de synthés, une petite cloche lointaine, les chansons portées par la voix douce et ensorcelante d’Annie Lewandowski se voient ainsi bousculées, les mélodies tordues et manipulées, dans un capharnaüm délicat.
Ces expérimentations facétieuses donnent le ton à un album, qui ne cède pas à la facilité mais au contraire, se dessine, harmonieux et audacieux, au fil des écoutes, l’émotion au bord des larmes à l’écoute des splendides Stranger Killer, Tenderly et Crimson And Clover.
War Shapes est un drôle d’objet, passionnant de bout en bout, et vous donne le sentiment d’être une petite feuille ballotée par quelques bourrasques inattendues, toutes en délicatesse et étrange émotion.
War Shapes est disponible chez Murailles Music depuis le 26 mai.