Après avoir connu un délai de diffusion de plusieurs mois, voilà enfin la saison 2 de 13 Reasons Why.
L’histoire de Clay Jensen (Dylan Minnette) qui, découvrant un paquet de 13 k7 audio numérotées devant sa porte, a la surprise d’y entendre la voix de son amie Hannah Baker (Katherine Langford) qui retrace les événements qui l’ont poussée à se suicider. Elle revient sur les épreuves qu’elle a traversées et toutes les personnes qui se sont comportées de manière à ce qu’elle se sente de plus en plus mal, de plus en plus seule, blessée et rejetée.
La mise en scène avait surpris par sa qualité, le travail de sa bande originale, et la finesse avec laquelle sont abordés des thèmes aussi délicats que le suicide, le harcèlement, le viol et l’alcoolisme. Si délicats que la série a eu évidemment son lot de détracteurs, effrayés plus qu’éclairés, qui ont réussi à imposer une prévention obligatoire au moment de la diffusion.
La première saison se terminant avec la menace claire d’un carnage au sein d’un lycée, ces mêmes associations ont été vent debout pour obtenir plus de prévention encore. Les producteurs ont toujours fait preuve de bonne volonté, décalant jusqu’à maintenant la date de diffusion prévue initialement au printemps, trop proche du sujet et du moment de la tuerie dans un lycée de Parkland en Floride en février 2018 ; la dernière action de « justification » à leur actif est la création de petits clips dans lesquels les protagonistes lisent et réagissent à des courriers réels envoyés à leur intention par des jeunes pour qui la série a eu un impact décisif.
Le problème des armes à feu, le harcèlement scolaire, l’agression sexuelle, la drogue, la solitude, et le suicide y sont malheureusement récurrents. Des lettres qui témoignent comment le traitement choisi par les créateurs de 13 Reasons Why ainsi que la liberté de ton qui y a été perçue se sont révélés vitaux pour cette jeunesse en détresse.
Mais voilà, la limite du réalisme dans un programme de fiction est également à prendre en considération. C’est un exercice périlleux que celui de mettre en images, en musique, d’imposer une esthétique quand la réalité est dramatique ; un exercice qui peut être interprété comme une invitation, un agrément, une sorte d’acceptation du pire.
Bref. Fiction qui incite ou qui dénonce, un débat sans issue.
Ici, tout le monde fait ce qu’il faut pour rassurer les plus âgés qui s’inquiètent pour les plus jeunes, qui eux-mêmes s’inquiètent de savoir comment comprendre ces sujets terribles.
Voilà donc la deuxième saison dans laquelle on retrouve le regard doux et triste de Clay, toujours bien décidé à ce que justice soit faite pour Hannah qui continue à le hanter… L’histoire prend place six mois plus tard, lorsque le procès entre les parents d’Hannah et son école démarre. C’est l’occasion de retrouver les visages de la première saison, d’entendre leurs témoignages, d’entrer un peu plus encore dans le calvaire d’Hannah. Mais l’apparition de nouveaux personnages va révéler l’aggravation des circonstances déjà connues : Hannah na pas été la seule victime.
La saison complète sera disponible à partir du 18 mai sur Netflix.
https://youtu.be/GqeyXPOQSA4