Après son prix Goncourt pour Le sermon sur la chute de Rome, Jérôme Ferrari s’est tu. Pendant trois ans. Il n’a rien publié. N’est pas tellement apparu dans les médias. Il revient, toujours chez Actes Sud, avec un petit roman de 160 pages : Le principe.
Loin, très loin de l’histoire qui a fait son succès, Le principe est également différent du reste de son oeuvre, comme à part. On retrouve le style de l’auteur et quelques saillies sur des thèmes déjà lus ça ou là mais cette pseudo biographie sort de son cadre habituel.
Ferrari se penche sur la vie d’un savant, brillant physicien qui a le malheur d’être allemand pendant la montée du nazisme.
Parallèlement, il fait parler, à la première personne, une sorte d’alter ego qui évoque quelques souvenirs faisant écho au personnage principal : Werner Heisenberg (prix Nobel de physique en 1932).
Ce double raconte un oral passé sur justement Heisenberg. Oral complètement raté ; velléité d’écriture laissée sur le côté. Le narrateur n’est pas au mieux.
La première partie du roman est parfois difficile, sauvée par l’écriture de Ferrari, toujours aussi élégante. Difficile de s’intéresser à la physique quantique, aux années d’études, aux controverses physiciennes.
Dans la seconde partie du roman, Ferrari aborde la fin de la guerre et l’histoire de savants allemands, vaincus et réunis dans une détention forcée par les alliés. Ce huis clos révèle les personnalités. Quand la bombe atomique explose, chacun fait son auto-critique. Certains sont horrifiés, d’autres regrettent presque de n’avoir pas été les premiers à la fabriquer.
La critique est sous-jacente.
Petit roman singulier que Le principe dominé par le style de Ferrari.
En effet, pour l’histoire elle-même, mieux vaut être passionné par la physique pour s’y retrouver complètement.
Le principe, de Jerôme Ferrari, paru aux Editions Actes Sud, Mars 2015