[dropcap]B[/dropcap]astien Vivès est un touche-à-tout. Son Goût du chlore était intimiste. Lastman abordait le manga, tandis que La Décharge mentale fricotait avec la farce pornographique.
Dans Quatorze Juillet, l’auteur s’est associé à Martin Quenehen, historien de formation, pour nous servir un récit policier en forme de tragédie sociale. Un exercice de style réussi, tout en noir et blanc.
Jimmy Gérard est un jeune gendarme très consciencieux. A l’occasion d’un contrôle routier, non loin du village de Roissan-en-Isère, il rencontre M. Louyot et son énigmatique, mutique et charmante file, Lisa. Tous deux viennent se mettre au vert après un drame personnel, le décès d’une épouse et d’une mère prénommée Catherine, victime d’un attentat.
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Vincent Louyot est un homme autant meurtri que déboussolé. Un homme ordinaire rattrapé par le terrorisme et ses folles conséquences. Jimmy quant à lui, est un loup solitaire que pas même sa plus proche collègue, amoureuse et attentive, ne réussit à dérider. Jeune mais solide, habité d’une force tranquille, il a tout du profil du héros, prêt à en découdre. Mais la réalité, empreinte de sentiments contradictoires et d’émotions, va lui réserver quelques surprises.
On suit donc avec intérêt son parcours et celui de cette famille abîmée par le destin. Les discours de l’extrême-droite, la peur de la différence, l’écologie, la jalousie, les comportements radicaux, l’illusion nourrie par les préjugés… Dans Quatorze Juillet et ses 252 pages dessinées, il est question de tout cela à la fois. Pourtant, on ne perd pas le fil dans ce décor étrange, comme perdu dans les limbes d’une société en proie aux mensonges, aux rapports de force exacerbés, à la violence latente.
Il n’y a bien que la volonté de vivre, coûte que coûte, de Lisa, pour nous laisser croire que l’audace et la liberté ont encore leur place en ce bas monde. De l’ambiguïté de son personnage naît une situation borderline, dont nous serons les spectateurs impuissants. Ce qui ne manque pas de procurer un réel plaisir de lecture, jusqu’au clap de fin, imparable.
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Quatorze Juillet de Bastien Vivès (dessin) et Martin Quenehen (scénario)
Éditons Casterman – mars 2020
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Image bandeau : © Bastien Vivès / Casterman