[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]J[/mks_dropcap]uillet 2015, déjà ! Déjà un an et demi que j’assistai au concert de Radio Elvis au sein du petit festival de campagne les Estivales de Saône. Que de chemin parcouru depuis cette douce soirée d’été où les trois garçons n’avaient enregistré que leur EP Juste avant la ruée. Un prix révélation de l’année 2016 au Prix des Indés et une Victoire de la musique plus tard, Radio Elvis parcourt la France (et pas que) pour partager avec son public l’album Les conquêtes.
Ce 24 mars, c’est à la Rodia de Besançon et sa vue incroyable sur le Doubs et la Citadelle, que nous avons rendez-vous avec le trio parisien.
Après une première partie hétérogène assurée par le bisontin Thomas Monica, le groupe entre en scène. Trois cadres s’éclairent au fond. Pierre, le chanteur, s’approche près. Tout près pour chuchoter ses histoires, pour nous conter la mer avec Par les ruines. L’énergique La route réveille le public de ses notes familières, et poursuit l’épopée pour nous embarquer loin, jusqu’où « quelque chose existe » (Solarium.)
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Trois morceaux plus calmes annoncent la tempête imminente. Pierre profite de ce moment pour réaccorder sa guitare, partager avec le public leur récente Victoire de la musique, et ajouter que,
« Quand on a des rêves, il faut y croire. Tout est possible »
Tout est possible, surtout lorsqu’on a du talent. Chez Radio Elvis, le talent est partout: écriture romanesque, mélodies pleines de paysages, chant profond … Et les musiciens sont excellents, même sur scène.Colin et ses mains (et pieds) magiques, passe de la batterie au clavier, parfois les deux en même temps, avec une aisance incroyable, tandis que Manu jongle entre guitare et basse. Et puis il y a cette connivence qui, entre eux, fait des étincelles.
Explosion rock quand ils entament La force, et poursuivent avec Bleu Nuit/Synesthésie. Les lumières se déchaînent avec eux. Ca fait mal aux yeux et ça résonne dans le corps. Une sorte d’électricité émerge, jusqu’à ce que Pierre balance sa veste (ouais il fait super chaud) et que le groupe contre-attaque avec Osez Joséphine de Bashung.
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Le déchaînement dure encore deux chansons, jusqu’à la fin. Jusqu’au rappel, avec le long et sublime Brésil, Continent. On est ailleurs, se laissant porter par les courants sonores, les courants d’air, les courants chauds…
Très loin, toujours.
Jusqu’au deuxième rappel, en fait. Parce-que le public est à fond. Parce-que eux sont à fond. Trois morceaux dont les géniaux la Traversée et Goliath (écrit sur le T-shirt de Colin, qui à ce moment là, laisse aussi tomber le haut de sa combi.)
Jusqu’au troisième rappel, finalement. Solarium retentit une seconde fois, clôturant le concert par cette phrase pleine de sens, « faisons le point sur nos révélations ».
Applaudissements, encore et encore. Ils sourient, ils se tapent sur l’épaule, nous saluent. Visiblement comblés de bonheur.
Plus que s’être révélé ce soir là, Radio Elvis a brillé.
photographies par Anaïs Nannini