[dropcap]P[/dropcap]as à une excentricité près et sûrement fatigué d’une année qui n’en finit pas de charrier son lot de mauvaises nouvelles, Richard Dawson passe directement à la suite et nous offre dès maintenant, 2020, son sixième album.
Dans tous les cas, si on se réfère aux 10 nouvelles chansons de notre barbu préféré, l’année prochaine s’annonce bien, très bien, même si quelques tranches d’humour noires paraissent indispensables pour voir le futur avec sérénité !
[dropcap]C[/dropcap]e n’est pas la première fois que je vous parle du natif de Newcastle au nom passe-partout et à la dégaine sympathique. Que ce soit en solo ou au sein de Hen Ogledd, le bonhomme ne cesse de m’étonner par son inventivité et sa prise de risque permanente, quitte à laisser sur le pas de la porte les oreilles les plus fragiles, réfractaires à ses instruments distordus et sa voix si particulière.
Son premier album, sorti en 2005, s’appelait Sings Songs And Plays Guitar, mais à sa manière, abrupte, chaotique, Richard Dawson est le roi du trop-plein, avalant tout sur son passage tel un Ogre, le morceau majeur de son génial Peasant, paru en 2017.
Avec 2020, il abandonne cette plongée dans le moyen-âge entouré de sorcières et de troubadours, pour revenir à des sujets plus contemporains, des bouts de vie drôles et désespérés. Ainsi, nous nous lancerons courageusement dans un Jogging salvateur ou nous nous rêverons Lionel Messi mais vite ramenés à la réalité par un père méchamment cinglé sur l’impeccable Two Halves.
[dropcap]R[/dropcap]etrouvant la veine intimiste de son splendide Nothing Important, Richard Dawson apparait comme le pendant musical d’un Ken Loach, sauvé de la déprime totale par un humour féroce mais tout aussi bienveillant avec ses héros malheureux du quotidien.
Jouant seul de tous les instruments, à l’exception du final Dead Dog In An Alleway sur lequel il est accompagné par ses camarades d’Hen Ogledd, le harpiste Rhodri Davies et la chanteuse Sally Pilkington, il nous offre son disque le plus abordable et donne même quelques couleurs pop à son folk avant-gardiste.
On pourrait même dire que certaines de ses nouvelles chansons, Heart Emoji ou Civil Servant en tête, sonnent comme du Belle & Sebastian secoué par un Robert Wyatt aussi poétique que politique. À l’inverse, on est à la limite du Heavy Metal, sur l’époustouflant Black Triangle ou chez le Captain Beefheart perdu sur la planète Tatooine sur l’étrange et émouvant Fulfilment Centre.
Cela reste donc un sacré morceau à avaler, chaque titre oscillant entre 5 et 10 minutes, mais le plaisir est plus immédiat et devrait convertir de nouveaux aficionados à l’un des plus talentueux songwriters anglais de ce siècle.
Se lancer dès maintenant dans 2020, nécessite en effet quelques efforts pourtant le bonheur est au bout du chemin ou au coin de la rue et nous laisse à penser que Richard Dawson fait de son nouveau disque, le meilleur album de 2019 !
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2020 de Richard Dawson
disponible chez Domino depuis le 11 octobre
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