
Richard Dawson
End Of The Middle
Weird World / Domino Recording Co
14 février 2025
Écouter Richard Dawson, c’est comme aller baguenauder dans son jardin et découvrir une fleur inconnue ou connaître le sentiment d’être émerveillé par un objet familier. C’est encore le cas, avec son dixième album, End Of The Middle, un bijou comme d’habitude et l’un de ses plus abordables.
Depuis ces débuts il y a 20 ans, le musicien originaire de Newcastle à la voix si particulière n’a eu de cesse de nous surprendre avec avec son folk dissonant, ses mélodies tordues, comme si notre voisin était en réalité un extra-terrestre.
Nothing Important, 2020, dont on parla en ces lieux mais également Peasant ou Ruby Cord, sans oublier ses projets parallèles avec les finlandais de Circles ou Hen Ogledd, son œuvre est toujours passionnante. Son petit dernier, qu’il a lui même produit avec l’appui de Sam Grant (Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs), son partenaire de studio habituel, en est encore une preuve éclatante.
Une guitare, une batterie joué par Andrew Cheetham, collaborateur régulier de Jane Weaver ou d’Eugene Chadbourne, Richard Dawson va à l’essentiel et joue la simplicité. Tout au plus la clarinette de Faye MacCalman apporte encore plus de dissonances aux aigus si personnels de Dawson, alors que la fidèle amie Sally Pilkington vient encore faire monter l’émotion de sa délicate voix sur le splendide morceau final, More Than Real, dont elle est l’autrice par ailleurs.
Richard Dawson nous invite au coin du feu ou au fond de son jardin, à profiter d’un pale soleil, nous sommes ici entre amis. Un coup d’œil à la pochette, ce n’est plus Richard Dawson, c’est Rich Dawson ou Just Rich tout simplement.
End Of The Middle démarre superbement avec deux très grands morceaux, Bolt et Gondola, ballades folk douces et tristes. Ici, aucune intelligence artificielle n’a été utilisée, comme le précisent les notes de la pochette, tu m’étonnes, c’est ici l’œuvre d’un honnête homme, un peu étrange, une belle personne qui sait nous émouvoir, entre rires et larmes, de Bullies à Boxing Day Sales.
Mélange parfait entre complexité (The Question ou l’affolant Knot) et simplicité (Polytunnel ou removal Vans), End Of The Middle est un disque passionnant qu’on le prenne par son début ou par la fin, avec le sentiment qu’on est jamais mieux qu’au milieu des merveilleuses chansons de Rich. Dawson.
