RVG
Brain Worms
Fire Records
02 juin 2023
Trois ans après Feral, qui avait trusté nombre de charts de fin d’année en 2020, le quartet de Melbourne RVG revient en force avec Brain Worms qui confirme à la fois le talent indéniable du groupe australien mais qu’on découvre ici plus ouvert au monde extérieur, comme si le COVID leur avait donné l’envie d’élargir leur horizon et de taper fort comme une bonne raclée assenée à la morosité ambiante.
Romy Vager, Isabele Wallace, Marc Nolte et Reuben Bloxham ont enregistré leurs 10 nouvelles chansons aux Snap Studios à Londres en compagnie de James Trevascus, producteur, entre autres, de Nick Cave & Warren Ellis, The Goon Sax ou encore Billy Nomates, leur récente compagnonne de route. S’ils ont utilisé une guitare acoustique ayant appartenu à Kate Bush puis à Tears For Fears, on note surtout à la première écoute l’utilisation plus massive de synthés, comme sur le très new-wave Nothing Really Changes, donnant un fort sentiment de vitalité et d’énergie renouvelées.
Si l’album s’ouvre sur le délicat et beau Common Ground, sur lequel on s’emballe déjà pour la voix magique de Romy Vager, la suite se révèle de suite plus survoltée à l’instar de Midnight Sun ou le très tendu Squid et ses guitares affutées comme des couteaux.
Entre Post-punk et jangle pop, prenant des bribes ici ou là de Joy Division (You’Re The Reason) des Smiths (It’s Not Easy) voire de Felt (Tambourine), les compositions de RVG ont des faux airs de classiques tout en se révélant contemporaines. Vager traite aussi bien des amours impossibles que des affres du net, tout en gardant cet humour très noir et absurde, qui la rend si particulière.
On a ainsi le sentiment de passer du rire aux larmes, un Brain Worms venant nous secouer dans tous les sens avant que Tropic Of Cancer, dernier morceau d’un disque court, tendu, sans fioritures inutiles vienne vous envelopper d’une chaleureuse et mélancolique douceur.
Brain Worms titille Feral avec bonheur et devrait connaître le même succès, faisant de RVG un des plus beaux fleurons de l’impeccable label Fire Records !