Elle est de retour, Sharon Van Etten nous a dévoilé son nouvel opus, Are We There, la semaine dernière. Je l’attendais cet album ! Je l’attendais avec grande impatience.Doutant de son talent, Sharon à entamé un début de carrière de journaliste musicale … Mais il ne fallut que peu de temps pour que son talent soit remarqué. C’est en 2009, après tant de doutes, qu’elle sortit son premier album, Because I was In Love. Elle enchaîna rapidement avec un second en 2010, epic. Son troisième disque, Tramp, sorti en Février 2012 chez Jagjaguwar et produit par Aaron Dessner de The National comprend de belles collaborations telles que Bryce Dessner, Matt Barrick, Zach Condon et Jenn Wasner. Tramp sera l’album le plus acclamé par la presse et le public de Sharon Van Etten à ce jour. Are We There, son successeur, est également produit par Jagjaguwar et distribué par Pias. Cette fois Sharon s’est mise aux commandes de la production aux côtés de Stewart Lermain qui a su la mettre en confiance et l’accompagner dans toutes les phases de création.
Are we there s’ouvre sur le magnifique Afraid or Nothing et ses premiers mots « You told me the day, that you showed me your face, we’d be in trouble for a long time » annonciateurs de la teinte de l’opus, la mise à nu de Sharon est au rendez-vous. Sharon Van Etten reprend ses bonnes habitudes et chante avec sincérité, sans jamais se prendre au sérieux. Sa voix est élégante, intense, sans chichis, enveloppée de spleen, de douceur et de profondeur de l’âme au point de saisir la nôtre.
Ceci dit les habitudes sont bouleversées par l’apparition du piano aux côtés des guitares qui étaient auparavant le seul, ou presque, instrument adoubé par Sharon. Au piano et à la guitare s’ajoutent parfois des cuivres, cordes ou même des boîtes à rythmes inédites à ce jour dans l’univers de Van Etten. S’entourer de ces nouveaux instruments est un choix qui déconcertera peut être certains habitués au style épuré de Sharon Van Etten mais, à mon sens, ils densifient et captivent d’autre plus l’écoute de ses histoires contées avec humilité.
Nous pénétrons dans un nouveau chapitre de la vie de cette artiste dont les paroles explorent les problématiques d’une femme contemporaine de 33ans qui a mûrit et se trouve confrontée à ses doutes, sa détresse, son émoi. La rage ne s’exprime plus par le son rock de Tramp mais par des mots lourds de sens revêtus de mélodies délicates. C’est par cet exercice de style bouleversant que Sharon m’a transpercée le cœur avec, par exemple, ces deux titres : Your love is killing me et Tarifa ou encore avec I Know d’une pureté et d’un éclat fabuleux.
Tout au long de cet album Sharon Van Etten nous raconte le naufrage de son histoire d’amour, ses espoirs, ses déceptions, son chagrin et sa solitude sans jamais laisser apparaître ressentiment ou amertume. Elle réalise le pari de parler de déception amoureuse avec grâce et passe aux travers du piège de l’apitoiement. Elle tente de comprendre, reprendre son souffle (comme sur cette pochette d’album où elle penche sa tête comme pour mieux se laisser caresser par ce vent qui bouscule ses souvenirs). Elle livre son histoire avec cette voix lancinante et magnétique.
Cet Opus se clôture sur un grand éclat de rire de l’artiste achevant pour de bon la puissance émotionnelle que procure Sharon Van Etten.
L’album est en écoute sur Deezer :
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Très beau*****