[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]B[/mks_dropcap]ienvenue, mes chères ouailles, pour cette première messe noire proposée par Specific Recordings depuis … Mesa Of The Lost Women, sous la coupe de Bishop, évêque quelque peu torturé.
Bishop se présente comme une entité quadricéphale (Arnaud Ness à la batterie, Julien Rosenberger à la guitare, Loïc Le Goff à la basse et piano) menée de main de maître par l’hyperactif Matthieu Pellerin aux chants et claviers (qui je le rappelle a sorti le premier album d’Oi Boys le 18 septembre dernier), pratiquant une musique que nous pourrions qualifier sans trop nous tromper de sataniste.
Vous me direz, le sieur Pellerin est un habitué de la satanisterie. Outre Bishop, le garçon a notamment pratiqué à plusieurs reprises la messe grise avec Loth, Black Metal aux accents Shoegaziens, toujours pour le compte de Specific.
Aujourd’hui, il revient pour une messe beaucoup plus anthracite qu’à l’accoutumée. En quatre morceaux, sans titre évidemment, rien ne sert de s’encombrer, le quatuor va vous immerger dans les abîmes du Black Metal en gardant un cap : le Sludge. Mais en diversifiant les atmosphères selon les faces.
Sur la première, après avoir dérouté l’auditeur avec un faux départ hardcore à la Converge, le quatuor s’oriente vers un Black atmosphérique, à la limite du drone, sous l’égide d’un Justin Broadrick. Ça bastonne dans un premier temps, ça hurle, exprime sa rage puis, à mesure que le morceau avance, la rythmique bradycarde, les guitares s’adaptent au pouls, dronisent puis s’engluent dans un Doom malsain à l’atmosphère de plus en plus pesante voire oppressante. Atmosphère qui, vous vous en doutez bien, ne s’allégera pas par la suite, bien au contraire. Parce que, outre une hybridation impressionnante entre Neurosis et les choeurs hantés et malsains de Blut Aus Nord, Bishop, sur cette seconde partie, va s’amuser à faire de nous les passagers d’un grand huit qui plongerait dans une vase poisseuse avant de revenir lentement mais alors très très lentement à la surface. Gloups.
Face à cette description vendant du cauchemar, vous seriez tentés de ne pas continuer l’écoute. Allez, rassurez-vous, la seconde face sera moins poisseuse. Mais bien plus tendue. Et hypnotique.
La partie tendue, ce sera III. Bishop, après une intro minimaliste plutôt déroutante, va commencer par revisiter à sa façon l’indus de Ministry, notamment TV II, pour vous entraîner ensuite dans un tourbillon de guitares cyclothymiques dans lequel s’extrairont des chœurs immatériels, fantomatiques qui introduiront IIII, partie la plus impressionnante de ce disque. IIII, ce sont 13 minutes d’une folle intensité, parfois étonnantes (les arrangements psychés vers la 3ème minute), souvent hypnotiques, au crescendo apocalyptique parfaitement maîtrisé. Et puis reconnaissons-le, IIII est une métaphore guerrière à peine voilée : rythmique martiale, quasi tribale, basse à haute influence hardcore, sur lesquelles se greffe un motif de guitare renvoyant au son des sirènes et où se distingue, dans le lointain, une voix claire, incompréhensible, bourrée d’écho. Bref, IIII c’est une atmosphère impressionnante, bénéficiant d’une gestion de la tension toute en crescendo jusqu’à ce final libérateur, assez ahurissante.
Et de se dire, après le hurlement final, que le Bishop évoqué dans l »introduction n’est peut-être pas celui auquel on pensait avant de poser l’aiguille sur le sillon. En effet, au bout de 45 minutes, plutôt que l’évêque, vous vous dîtes que le fou collerait bien plus à l’atmosphère générale de ce disque. Vous savez, celui des échecs qui, d’un coup, peut vous mettre mat. Et là, vous vous en doutez, c’est ce qui arrive. Pour votre plus grand bonheur.
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Bishop – Bishop
Specific Recordings – 29 Octobre 2021
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Image bandeau : service presse