Régulièrement, nous vous proposons de découvrir la playlist d’un de nos chroniqueur.ses de la team musique. L’occasion de rentrer dans l’univers de ceux et celles qui vous présentent des perles musicales et de découvrir des nouveautés ou des morceaux que vous auriez pu manquer, le tout pour le plaisir de la musique évidemment !
Dresser l’inventaire des disques qui me sont passés sous la main ces dernières semaines, avant de charmer mes oreilles et peut-être les vôtres ? Voici un exercice de synthèse abrupt mais passionnant au titre du partage. Pour la petite précision utile, j’ai éludé du tableau quelques ressassés, outre les opus de Mogwai, Arab Strap ou Tindersticks déjà largement évoqués dans nos colonnes. Histoire de ne pas changer ma manière de procéder, j’ai prévu une fois encore un enchaînement qui part de sonorités lourdes pour conclure avec des diffusions plus aériennes.
Début des hostilités avec le tapage d’It It Anita. Avec cette mise en bouche bien énervée de nos trublions belges, Sauvé s’annonce déjà comme un très digne successeur de Laurent. Une formation que l’on espère revoir absolument sur scène (enfin, quand ce sera possible).
Ambiance plus psychédélique bien que restant sur une veine rock avec Liquid Bear. Leur EP Heavy Grounds, sorti depuis le 5 Mars, flirte entre stoner assumé et prog’ audacieuse. A découvrir d’urgence pour les adeptes du genre.
Retour dans la foulée avec une promesse concrétisée, celle de Shame. Songs of Praise sorti en 2018 avait déjà fait sensation. Cette année, leur seconde salve Drunk Tank Pink enfonce encore un peu plus le clou de leur post-punk inspiré. Un des incontournable de ce premier trimestre 2021.
Toujours dans un esprit furieux, Mad Foxes balance ses compositions complètement foutraques (la rage est contagieuse chez ces trois renards Nantais). Pas mieux mais en version plus allégée bien que remuante chez les engageants Plastic Age, autre trio (originaire cette fois-ci de Nevers) qui balance encore une machine rugissante et pleine de malice à travers leur cri de guerre intitulé Yeack ! Dans la foulée, restons en France pour un retour à l’Ouest (Rennes plus précisément) et le groupe Denner qui nous régale avec le premier volet d’une série d’EP qui sentent déjà très bon les embruns d’une new wave froide et vivifiante.
S’il y a un groupe dont j’apprécie chacune des sorties, c’est bien Django Django et notamment le titre d’ouverture de leur assez inégal (bien que juteux) Glowing In The Dark. Transition en tous les cas appuyée avant de bifurquer sur les obédiences électroniques avec tout d’abord Oplen, projet dark-ambient venu de Suède, puis Driftmachine et son hypnose décrite comme du post-industrial-dub (tout un programme !) En tous les cas, le nouvel album Spume & Recollection est à consommer sans modération.
Autre plaisir sans mesure que celui de retrouver Arman Méliès, auteur d’une sublime trilogie qui s’achève pleine de brio sur les déchirures de ce poignant Laurel Canyon.
A la suite, Xiu Xiu ose l’album collaboratif avec OH NO où l’on retrouve une pléiade de duos et notamment ce magnétique Sad Mezcalita en compagnie de la divine Sharon Van Etten.
Au titre de mes albums de chevet, je vous présente le shoegaze planant de Belver Yin. Ici, vous allez plonger dans les limbes d’une musique pas si lointaine de The Durutti Column. C’est tout bonnement somptueux et la réédition de Luz Bel, album sorti au tour début des années 90 et remis sur le marché l’an passé, est un trésor déniché par un disquaire indépendant proche de mes pénates et connaissant donc parfaitement mes addictions. On ne dira jamais assez de bien de ce type de relation.
Comment lister mes disques du moment sans glisser un de mes « crushs » de longue date, Jay-Jay Johanson. Impeccable comme toujours avec son treizième album Rorschach Test. En guise d’extrait du bel ouvrage, je me suis laissé tenter par Stalker… comme un écho tout droit tiré du Dummy de Portishead (je ne me lasserai jamais de ce spleen sous pellicule). Je reste avec un autre instant venu du grand froid scandinave grâce au délicat EP de Joel Gabrielsson. Citadel sorti numériquement depuis le 12 Mars est un condensé de magnificence au bénéfice d’une recherche de sérénité retrouvée.
Je creuse un peu plus l’introspection du voyage zen grâce au pianiste et compositeur Japonais Akira Kosemura (ici un extrait de 88 Keys sorti depuis le 26 Mars à l’occasion du Piano Day)
Autre disque qui m’a littéralement chamboulé, le dernier en date de l’envoutante Lana Del Rey. Il exhale toujours ce glam moderne de chaque composition. Chemtrails Over The Country Club est fascinant car il englobe le savoir-faire de son interprète sans pousser dans la surenchère et vocalement, c’est indéniablement le plus touchant de sa discographie. White Dress en est la preuve flagrante.
Coup de cœur également en direction du crooner « australo-briochin » Maxwell Farrington qui fera sans nul doute trépigner ses groupies avec cet extrait tiré du très prochain Once. Quelle classe que cette rencontre avec Christophe Vaillant a.k.a Le SuperHomard (album programmé le 30/04 chez Talitres)
Avant de rempiler, il m’était impossible de ne pas évoquer la fusion statique de Floating Points accouplé avec Pharoah Sanders et l’orchestre symphonique de Londres. Le jazz flotte ici dans l’espace des ondulations répétées. Une véritable transe s’empare de nous avec l’envie de décupler les boucles. Impressionnant !
1. It It Anita : Cucaracha
2. Liquid Bear : Henry Ground
3. Shame : Snow Day
4. Mad Foxes : Crystal Glass
5. Plastic Age : Wash
6. Denner : Turbulence
7. Django Django : Spirals
8. Oplen : N
9. Driftmachine : Memories Of The Lakeside
10. Arman Méliès: Laurel Canyon
11. Xiu Xiu featuring Sharon Van Etten: Sad Mezcalita
12. Belver Yin – Relatos de Praga
13. Jay-Jay Johanson: Stalker
14. Joel Gabrielsson: Morning Light
15. Akira Kosemura: Wavering Heart
16. Lana Del Rey: White Dress
17. Maxwell Farrington & Le SuperHomard: We, Us The Pharaohs
18. Floating Points, Pharoah Sanders & The London Symphony Orchestra: Movement 6
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