Taryn Simon est une artiste New-Yorkaise d’envergure sur la scène internationale, mais de près c’est aussi une souriante quadragénaire aux cheveux noirs qui rougit presque à l’évocation de son nom par la responsable du Jeu de Paume, lors des présentations auxquelles nous avons assisté au vernissage.
Nous embarquons avec l’artiste et Ami Barak, commissaire de l’exposition, dans la découverte de la toute première installation consacrée à son travail en France.
– Auto-portait de Taryn Simon en 2011 –
Le résumer semble complexe, et pourtant, Taryn Simon utilise la photo, le texte et la vidéo pour parler des bouleversements. Parler des injustices, des conflits, de la nature, des incompréhensions.
Ami Barak marche vite, et parle aussi vite qu’il marche, les salles sont à parcourir avec attention, aussi nous poursuivons la visite loin du groupe.
Happés par The Innocents portraits grand format de personnes condamnées à tort, photographiées sur les lieux emblématiques (de leur dénonciation ou de leur arrestation), regards figés, plantés dans les yeux du spectateur. Provoquer la réaction, susciter une interrogation,mais avant tout témoigner de la place du photographe comme arbitre, voilà le désir de Taryn Simon.
– Photo de Larry Mayes, Indiana, The Innocents 2002 –
Il fut condamné à tort à 80 ans de prison (il en a fait 18 et demi) pour viol, et vol.
Textes et images demeurent liés dans la plupart des projets présentés, la seconde salle emmène vers le résultat des quatre ans de voyage et de collecte de témoignages de l’artiste : une famille brésilienne opposée à une autre, en pleine vendetta, des paysans indiens dépossédés de leur terre, des victimes du génocide en Bosnie…
– Detail, A Living Man Declared Death, 2011 –
Les deux salles suivantes entraînent d’abord dans l’immense collection iconographique de la bibliothèque publique de New-York (plus de 12000 rubriques, que l’artiste s’est amusée à visiter), étourdissante, puis Contraband dévoile des objets saisis à l’Aéroport JFK, par les douanes : animaux empaillés, escargots, contrefaçons, anabolisants… Un inventaire minutieux et encore l’écho de vouloir montrer ce qui est caché.
– Contraband, 2010 –
Les visites commentées ont lieu les mercredi et samedis, aussi je vous conseille de ne pas négliger la présence du conférencier, pour mieux appréhender ce travail colossal et particulier !
Exposition à voir jusqu’au 17 Mai 2015. Pour en savoir plus cliquez ici.
Ouvert tous les jours sauf le lundi, consultez les horaires sur le site officiel du Jeu de Paume.