Wilderness of Mirrors – The Black Angels
[dropcap]D[/dropcap]ifficile d’exprimer avec suffisamment de justesse le moment où Wilderness Of Mirrors est venu à moi après quelques longs mois (disons années) de silence de la part de ses auteurs. Il faut avouer que le sixième album studio de nos anges noirs parait relativement dense. Je sais par contre que j’en suis ressorti avec la conviction que les texans avaient touché au but, celui de graver à l’esprit une image complexe en plein déluge. The Black Angels n’a pas éludé de son trouble communicatif les affres de la pandémie, les tourmentes géopolitiques comme les angoisses écologiques. Bref, au rayon des inspirations du moment rien de bien neuf vous allez me dire, mais comment véritablement y échapper?
Ici, la lutte face au chaos est de mise et la rage s’entend dès l’entame. Guitares ultra grasses, fuzz enflé à souhait, le tout en offrande au psychédélisme habituel par ailleurs teinté cette fois-ci de noirceurs encore plus lourdes. La preuve accablante avec Empires Falling monté sur des ressorts grinçants, le tempo énervé ajoutant du dynamisme aux frottements d’un rock virant sur les pentes dangereuses d’un blues saturé. L’amertume est bien en bouche mais elle régale le palais de l’incontournable empreinte nasillarde d’Alex Maas. Chaque pointe vocale est aiguisée pour sublimer l’évidente touche 70’s, autant pour couronner les couches gourmandes qui s’extirpent d’un duo sous psychotropes (Firefly) que pour agrémenter quelques reliures fantastiques dont les textures grisantes permettent une évolution vers des sonorités plus mesurées mais non moins intrigantes.
C’est à raison l’apport considérable du disque, à savoir cette évolution allant de diffusions fulminantes pour fléchir peu à peu au travers d’un folk mélo-tragique. Le tableau se dresse alors avec sa bande que nous imaginons tiré d’un film sous canicule. La dimension universelle du ressenti prend alors toute sa mesure à l’instar de la piste octroyant son nom à l’œuvre, véritable mise en boucles qu’on appréhende portée à la lumière d’un vieux polar louche. Bis repetita un peu plus loin encore sous les élans d’essences opiacées (Vermillion Eyes).
The Black Angels trimbale encore sa carcasse avec quelques dérivations poussiéreuses en balancement avec des ondulations hautement impénétrables. La suite numéro 3 en ré majeur de Jean-Sébastien Bach a même été invitée pour clôturer l’instant. La classe jusqu’au bout!
Partisan Records – 16/09/2022
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Image bandeau : Alice Oliveira