[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]J[/mks_dropcap]e vous confesse n’être qu’un pauvre pêcheur, résolu trop souvent à la lassitude de concepts platement honorés alors que flirtant avec le désir de triturer quelques cerveaux… Histoire de nous faire clamer haut et fort qu’il n’y a rien de plus beau en ce bas monde que notre quête de nouveauté. Alors que l’heure est quasiment venue de « débriefer » vis-à-vis du millésime en cours, il me semblait vital de ne pas tomber dans le panneau de gesticulations encensées même si, à regret, bien souvent ternies par un rendu finalement aseptisé.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]u titre des régularisations annuelles, les californiens de The Buttertones échappent à cet épidermique courroux. Il faut dire que leur rock est la résultante de filiations nullement filtrées, une musique authentique empruntant un style hybride au registre des cavalcades desséchées. Certes, il n’y a rien de vraiment neuf dans leur surf rock survolté mais comme celui-ci est exprimé en tirant très peu sur la bride, il serait fâcheux de s’en priver.
Leur quatrième album intitulé Midnight In A Moonless Dream est un condensé de salves passées et repassées dans la poussière. On imagine la bande son destinées aux grands espaces, ça dépote un max avec ce soupçon de guitares poisseuses, un saxo qui hurle dans le désert et quelques regards évidents qui lorgne sur les supports dont se gave le vampirique Quentin Tarantino.
Avec Baby C4, le désuet se trouve déglingué comme si des requins avaient mordu dans la planche. Dans un tout autre esprit, Don’t Cry Alone pourrait être assimilé à un twist malsain balancé de manière indolente pour trancher avec Jungle, autre titre marqué par le talent de crooner western de Richard Araiza, véritable canaille à la gueule d’ange. La fin du disque est plus en retenue, noircie par les saccades de Brickhead qui repart en conquête, celle d’un groupe loin des faussaires maladroits. Ici le toupet s’associent à la révérence, à la modernisation de standards qu’il est parfois si bon de dépister. Un album simple, direct et parfaitement aiguisé !
The Buttertones – Midnight In A Moonless Dream
sorti depuis le 4 mai 2018 chez Innovative Leisure / Modulor
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