[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]ujourd’hui, pour présenter The Furnaces of Palingenesia, nouvel album de Deathspell Omega, je vous ferai une chronique à l’image du disque : concise et, je l’espère, intense.
Pour la présentation du groupe, j’userai d’une brièveté remarquable : reportez-vous à la chronique de Synarchy Of Molten Bones pour en savoir un peu plus sur les Poitevins.
Ensuite, pour l’intensité, ce sera simple : imaginez un George Orwell furieux qui aurait adapté en musique, et au XXI ème siècle, son plus célèbre roman (1984 donc) et vous aurez une petite idée de ce que donne The Furnaces of Palingenesia. A savoir, un disque baignant dans la paranoïa, brassant l’idéologie Black Metal (usant de concepts théologiques propres à ce style) à une vision politique pessimiste (à peine métaphorique) et ce dans le but de délivrer un album plus noir que le fin fond du puits Hottinguer. Quelque chose de compact, dense, inaccessible au premier abord, puis au second ainsi qu’au troisième. Inaccessible et pourtant absolument brillant.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]B[/mks_dropcap]rillant par les subtilités qu’il apporte dans cet échafaud de tension (si vous prêtez une oreille attentive, vous remarquerez que le groupe développe une fureur proche du free-jazz dans ses compositions). Brillant par cette incandescence qu’il développe, ce feu intérieur cramant tout sur son passage pour ne laisser au final qu’un chanteur exsangue et un arrière goût de cendres. Brillant mais intensément éprouvant, concentrant toutes leurs idées de façon exhaustive, prenant le pied de biche pour faire rentrer toute la complexité de leur musique sur trois petits quart d’heure et ce au risque d’épuiser l’auditeur de par cette tension permanente. Pourtant, une fois les nerfs auditifs accoutumés, The Furnaces se révèle être passionnant, mélodique sous un déluge d’électricité dissonante, bien plus subtil qu’il n’y paraît car fourmillant de détails apparaissant au fur et à mesure lors d’écoutes répétées. Et comme je souhaite que cette chronique soit la plus concise possible, je survolerai le fait que, pour accroître cette sensation d’oppression, le groupe a préféré abandonner tout support numérique lors de l’enregistrement, lui préférant ainsi l’analogique, afin d’avoir un son plus compact, chaleureux (si tant est qu’on puisse évoquer ce terme pour ce disque).
En somme, le nouveau chapitre que vient d’écrire Deathspell Omega est encore et toujours à l’image des précédents : indispensable. De nouveau, grand disque du meilleur groupe de Black Metal français actuellement en activité. Et si vous souhaitez mieux comprendre leur démarche, leurs références, vous pouvez vous reporter à l’interview, la première depuis près de quinze ans, qu’ils ont daigné accorder à Bardo Methodology, passionnante et très instructive.