[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]R[/mks_dropcap]ien que sur le papier, l’idée a de quoi surprendre : en guise de troisième extrait du vigoureux Head Control Body Control, dernier album de son projet phare The Micronauts publié début décembre 2018, le producteur techno-house français Christophe Monier a choisi de mettre en valeur son ouverture langoureuse et envoûtante, plutôt qu’un titre plus typique de son art ciselé mariant bruit frontal et fièvre dancefloor.
Cette fois-ci, le pendant visuel du morceau s’avère être lui aussi d’une nature particulière : après l’oppressante dystopie troussée par Elsa Milovanovic pour le galvanisant Acid Party, puis la perturbante plongée obsessionnelle de l’abrasif Polymorphous Pervert, mis en images par l’ami Thomas Regnault que l’on retrouve ici aux commandes, Le Grand Soir se voit illustré par un collage à la fois ludique et méticuleux d’images tirées de deux œuvres aussi opposées dans leurs styles respectifs qu’emblématiques du septième art : l’inquiétant Fenêtre Sur Cour (1954) d’Alfred Hitchcock et le solaire Zabriskie Point (1970) de Michelangelo Antonioni.
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« J’ai été hypnotisé par ce morceau dès la première écoute », confie Thomas Regnault. « L’envie de tourner des images m’a traversé la tête mais je me suis rapidement intéressé à l’option d’un vidding, avec comme point de départ le décor que j’avais en tête en l’écoutant : un désert. Minimaliste et intense. La scène de Zabriskie Point contenait également intimité et sensualité, que j’avais ressenties dans l’écriture musicale et le groove. »
Dans un ballet pictural d’une cohérence troublante faisant fi de tout paradoxe temporel et géographique, la joute torride entre Mark Frechette et Daria Halprin, vite rejoints par d’autres fougueux partenaires, rencontre un écho enflammé dans les yeux de l’immobile James Stewart, confiné dans son fauteuil, avant que le baiser de Grace Kelly ne le plonge lui aussi dans une étreinte passionnée.
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Exercice périlleux en regard des possibles cris d’orfraie que ne manqueront pas de pousser les puristes du genre, mais aussi puzzle fascinant et extrêmement pertinent quant à ses indéniables effets charmeurs, ce mashup simultanément irrévérencieux et admiratif nimbe d’une éclatante tension érotique une plage musicale qui, derrière sa rythmique insistante et ses nappes synthétiques tour à tour sombres et hypnotiques, portait déjà en elle toute une dimension cinématographique qui ne demandait, en symbiose avec son titre éminemment référencé, qu’à exploser au grand jour.
Head Control Body Control de The Micronauts est toujours disponible en CD et digital via le label Micronautics.
Alors que son clip pour Polymorphous Pervert est en lice aux prochains Berlin Music Video Awards dans la catégorie Most Bizarre, Thomas Régnault a par ailleurs récemment réalisé un court-métrage documentaire sur les forêt-jardins, qui a été sélectionné par National Geographic et est visible ici.
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