[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]J[/mks_dropcap]ames Mercer est vraiment un cas atypique dans le milieu musical dit « indépendant », si tant est que ce terme veuille encore dire quelque chose. Adepte d’une Pop Lo-Fi, aux textes littéraires prononcés, ceci dès le début discographique des Shins, son groupe et lui dévièrent ensuite vers un son beaucoup plus travaillé sur Wincing The Night Away, leur troisième album assez proche d’un Death Cab For Cutie dans l’esprit, voire de Rik Ocasek pour les sonorités. Cet album reste à ce jour le plus gros carton du groupe, obtenant au passage un Grammy Award en 2007. La suite fut plus mitigée avec Port Of Morrow, disque lorgnant plus vers la bande FM mais qui contenait néanmoins quelques titres d’une efficacité redoutable. The Shins était devenu plus sérieux et donc, du coup, moins spontané.
Entre Wincing The Night Away et Port Of Morrow, un hiatus de cinq années a été observé. Juste le temps de licencier la quasi-totalité du personnel pour le remplacer par des musiciens plus “aptes” à concrétiser la nouvelle vision du leader maximo.
Pour Heartworms, on efface tout, on revire tout le monde et on se retrouve seul au four et au moulin.
Heartworms, c’est un retour au Lo-Fi. Mais, contrairement aux débuts du groupe, les guitares ont été mises au placard au profit de synthés sur lesquels James Mercer laisse libre cours à son imagination débridée.
La difficulté de James Mercer aura probablement été, sur cet album, de conjuguer les effets d’une écriture Pop finement ciselée et d’une sophistication musicale relativement complexe. À ce titre, on peut comparer Heartworms avec le Commontime de Field Music, sorti en 2016, qui oscillait aussi entre orfèvrerie et complexité. Ce qui pourrait sembler parfois rébarbatif, sur la longueur, aux oreilles de l’auditeur.
Pour autant, les tentatives de créer des hits radiophoniques n’ont pas été mises de côté. On pense notamment ici à Name For You ou encore Dead Alive, qui sont d’ailleurs les deux premiers singles de l’album.
Sur Mildenhall, James Mercer met une partie de sa jeunesse passée en Angleterre en musique. Cette chanson est la plus classique figurant sur l’album. Il s’essaie aux sonorités arabisantes sur Painting A Hole ou s’amuse à jouer les mariachis sur The Fear.
Avec Heartworms, James Mercer ne laissera personne indifférent mais une chose est sûre, on ne pourra lui reprocher de vouloir continuer d’avancer.
The Shins, Heartworms, depuis le 10 mars chez Columbia.
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