[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#52807f »]A[/mks_dropcap]près un EP prometteur (voir BDP ici) fait de textes ciselés et de mélodies percutantes, Thomas Monica ne se relâche pas puisqu’il travaille actuellement sur son premier album qui sortira printemps 2018. Plus poussé, plus organique, plus ample, ce premier opus sera aussi riche en influences…
Suite à ton deuxième EP sorti en novembre 2016, tu écris déjà ton premier album.
Tu sentais le besoin de te remettre aussi vite à la création après Delta.Mystique ?
Je pense que Delta.Mystique peut être considéré comme le réel premier EP, car il est musicalement et qualitativement plus proche de ce que je voulais en terme de son et de texture. Plus cohérent. Les textes sont plus aboutis, et ma voix aussi. Partant de cette démarche, mon premier album est presque une suite logique, un an après. Et puis la scène arrive à me montrer ce qui marche ou pas. Je me suis également rendu compte que j’étais avant tout un guitariste/chanteur sur scène, et que j’ai par conséquent besoin de mon instrument pour faire passer mes émotions dans la voix.
[mks_pullquote align= »left » width= »250″ size= »20″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#52807f »]J’aime la musique instinctive, et c’est aussi pour cela que c’est, je crois, pendant le live que ressortent les meilleures choses.[/mks_pullquote]
Delta.Mystique évoquait déjà l’enfance, avec « Impertinent » notamment.
L’album est une suite à ce morceau ? Qu’est-ce qui te pousse à l’écriture ?
Le titre Perséphone parle de nostalgie et de souvenirs, d’une certaine interprétation que je me fais des choses du passé. Impertinent, en effet, parle du mensonge et de l’absence d’un père, ce qui reflète finalement tout ce que j’ai pu faire dans ma vie, de mon rapport aux femmes jusqu’à ma musique.
https://www.youtube.com/watch?v=lLob7uL17OI
Pourquoi vouloir écrire une nouvelle avec ce CD ?
Tu n’as pas peur de te dévoiler autant à travers ce projet musical et littéraire ?
Le format pop d’un titre ne suffit parfois pas à retranscrire la palette entière d’un morceau, et tout ce qu’il veut/peut dire. Le fait d’accompagner le CD d’une nouvelle, c’est une manière d’approfondir les choses. J’ai eu une enfance plutôt étrange, dans un climat multiculturel, et c’est ce que je veux partager dans cet essai. Comment vivre avec différentes cultures et les assimiler, et comment réussir à se construire avec le manque des parents – étant donné que j’ai été élevé par mes grands-parents (mais vous le saurez en lisant le livre) ?
Tu es avant tout guitariste, j’imagine que la mélodie et les arrangements (cordes notamment) sont primordiaux pour toi.
Quelle place accordes-tu aux textes ? Découlent-ils des mélodies ou inversement ?
[mks_pullquote align= »right » width= »200″ size= »20″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#52807f »]Le plus difficile, c’est d’écrire des chansons qui, d’apparence, paraissent simples.[/mks_pullquote]
Le chant est autant un instrument que ma guitare. Comme je le disais précédemment, je ne me vois pas interpréter un titre sans ma guitare au chant. Je pars souvent d’un air chanté sur mon dictaphone. Il m’arrive aussi parfois de m’inspirer de rêves, ou bien plus simplement de partir d’un riff trouvé à la guitare. Avant, j’avais peur de trop poser de guitare, mais on ne lutte pas avec notre instinct. J’aime la musique instinctive, et c’est aussi pour cela que c’est, je crois, pendant le live que ressortent les meilleures choses.
Tu cites Radiohead, Björk, Rachmaninov… comme influences. Et, niveau littérature, tu as des auteurs références ?
Tu sembles aimer jouer aussi avec la sonorité des mots.
Oui, c’est vrai. Radiohead et les Beatles pour l’aspect songwriting, et Björk pour la capacité à arranger un tout. J’aime Rachmaninov pour le coté tragique, que l’on peut retrouver dans le concerto n°3 par exemple. J’essaye en effet de jouer avec les mots le plus possible, mais en faisant attention que le message passe aussi. Le plus dur est d’éviter de tomber dans quelque chose de trop formaté, tout en donnant une touche littéraire à l’ensemble. Le plus difficile, c’est d’écrire des chansons qui, d’apparence, paraissent simples.
Est-ce que ton premier album aura cette même ambiance vintage dans la sonorité ?
Tu veux poursuivre dans la même direction ou au contraire évoluer vers d’autres contrées ?
J’aime le vieux matériel mélangé avec des choses plus récentes. Je ne me pose aucune limite. Quand une chanson est bonne, peu importe la façon dont elle a été faite. Mais après, bien sûr que de part mon statut de guitariste, j’aime le son des années 70. Mes nouveaux titres ont cette double « personnalité », avec un coté à la fois très moderne, et en même temps plus vintage.
Seras-tu entouré par les mêmes personnes (studio, ingénieur du son, musiciens) ?
L’équipe a quelque peu changé, avec l’arrivée de Jean-Cyril Masson à la basse, qui joue aussi avec Aldebert et T and Masson, entre autres. À la batterie, il y a toujours Rémi Ferbus qui joue aussi avec Zao et Holy Two. Fred Maggi qui a été pianiste pour Jane Birkin sera encore avec moi, mais parfois, selon les plannings de chacun, les choses bougent. Pour l’EP, nous avions fait les claviers chez Joseph Chedid. Pour l’instant, je suis en préparation logistique de tout cela.
Tu composes également pour d’autres personnes, pour la publicité…
Travailles-tu de la même manière pour toi et pour les autres ?
Ce qui est amusant dans l’écriture pour les autres, c’est la spontanéité. J’essaye d’avoir ce même processus pour moi. C’est peut-être les enjeux qui sont différents. Donc, c’est un exercice très amusant et décomplexé à faire.
As-tu d’autres projets en cours (ou à venir) ?
J’ai toujours plein d’idées et de projets en cours… Le travail artistique est une recherche qui doit être permanente pour progresser, être une meilleure personne, un meilleur musicien… un « artisan » global, de qualité.
Tu t’intéresses beaucoup à la musique des autres.
Quel est ton dernier coup de cœur ?
J’écoute tellement de choses… À l’heure actuelle, le prochain Charlotte Gainsbourg a l’air de sonner terriblement ! J’attends aussi le nouveau Jack White avec impatience… Sinon, les albums de George Harrison et Paul McCartney sont des bijoux…
https://www.youtube.com/watch?v=57rj-fQA1cQ