Enième disque de Rock Psychédélique sorti ces quelques dernières années, The Album Paranoia des Anglais Ulrika Spacek est remarquable à plus d’un titre.
Tout d’abord leur provenance. Des Britanniques, alors que jusque-là nous nous étions habitués aux Australiens (Tame Impala, Pond, King Gizzard And The Lizard Wizard), aux Américains (The Black Angels, Psychic Ills, Wooden Shjips), aux Sud-Américains (Follakzoïd, L.A. Hell Gang, Boogarins) et même aux Néerlandais (Jacco Gardner, Pauw).
Ensuite, les deux fondateurs, amis de longue date, ont la particularité d’avoir le même prénom. Rhys Edwards et Rhys Williams auraient eu le déclic dans un appartement Berlinois, entre on l’imagine quelques lager tièdes et cônes mystiques, ceci pour la petite histoire.
Leurs influences ? Le Krautrock et le Shoegaze (comme c’est original). Spacemen 3, My Bloody Valentine et Radiohead de leur propre aveu. A ceux-là on peut raisonnablement ajouter Deerhunter pour la métronomie et Sonic Youth, voire le Brian Jonestown Massacre et autres Black Rebel Motorycle Club pour la construction musicale. Comme dans tout bon disque Psyché – Rock – Shoegaze qui se respecte, on n’y retrouvera beaucoup de Fuzz, de reverb et d’écho. Néanmoins on se gardera bien d’en déduire qu’Ulrika Spacek privilégie la forme sur le fond. C’est tout de même un peu plus subtil que ça. Le mélange hypnotique assez réussi entre les guitares pétaradantes (3 guitares et une basse en plus de la batterie) et la voix doucereuse du chanteur Rhys Edwards démontre qu’il n’est nul besoin de hurlements stridents pour se faire entendre. Tout ça sent le DIY à plein nez, réalisé par de jeunes gens talentueux à défaut d’être très originaux, mais ça, ce sera peut-être pour la suite.
Très certainement la curiosité de ce début d’année.
Ulrika Spacek, The Album Paranoia, depuis le 05 février chez Tough Love.