[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#ad4444″]R[/mks_dropcap]oman naturaliste, social ou policier ? J’hésite encore, à peine refermé cet excellent Un Homme Doit Mourir. Faut-il absolument choisir ? J’imagine que Pascal Dessaint a voulu mettre un peu des trois dans son roman.
Les débuts sont poussifs. J’ai du mal à entrer dans l’histoire, à saisir les personnages.
Ce sont leurs failles qui me font avancer dans la lecture et, une fois appréhendés, ils s’accrochent à vous.
Riches, pauvres ou perdus, ils tentent tous de continuer sur la voie qu’ils ont choisie. Pas toujours simple, et surtout avec des compromissions qui peuvent vous ronger, vous faire vous détester mais qui vous tiennent.
Boris, naturaliste, doit rendre des rapports pour permettre ou non aux industriels de s’implanter à certains endroits. Il n’est plus aussi intègre qu’il le voudrait. Pourtant, il s’entend très bien avec Pépé, son opposant qui veut transformer l’endroit en ZAD. C’est qu’une libellule rare vit par ici (d’où la belle couverture du bouquin).
Raphaël, un homme d’argent, de pouvoirs, ne respecte que peu les lois du littoral des Landes. On le lui reproche. Il convoque deux de ses amis, sorte d’hommes de main, pour régler ses problèmes.
La tempête menace, les tensions montent. Pascal Dessaint prend bien soin de ne pas aller trop vite. Laisse se décanter les choses, nous laisse voir les aspects noirs de ses personnages mais aussi leur conscience qui les travaille, souvent, mais pas pour tous !
Au fil des chapitres, on sent confusément que tous ces hommes vont devoir se croiser à un moment ou à un autre, pour un affrontement fatal peut-être.
Si le roman démarrait doucement, les cinquante dernières pages sont étouffantes. L’auteur, en mélangeant les points de vue selon les chapitres, entretient un suspense extraordinaire. La Nature s’en mêle et dévaste tout.
Un homme doit mourir de Pascal Dessaint
Rivages, septembre 2017