[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#ff0000″]A[/mks_dropcap]près Tu ouvres les yeux, tu vois le titre, Arno Calleja revient avec un nouveau texte et toujours aussi libérateur. Un Titre Simple est plus radical, il se libère de toute volonté de s’inscrire dans un genre. C’est un journal où s’écrit ce qui vient. Cela n’a rien à voir avec un journal intime. D’ailleurs le « je » qui écrit pourrait être n’importe qui : celui qui écrit, Arno Calleja, une entité fictive, peu importe. Il peut changer de sexe et modifier son âge, la liberté n’est restreinte que par l’écriture.
On pourrait en vain classer Un Titre Simple dans le rayon poésie mais ça n’aurait aucune importance. Ce qui se joue ici est l’impulsion d’écrire. Sur la quatrième de couverture, l’écrivain crée un néologisme « s’étranger », cela résume assez bien la fonction de l’écriture que l’on trouve ici.
Si vous trouvez que les textes d’Un Titre Simple sont absurdes, vous vous trompez. Tout y est parfaitement sensé.
La maladie est dans la bouche et quand on parle ça fait sortir la maladie. Je suis sain d’esprit parce que je sais où est la maladie.
Chaque élan d’écriture n’est pas définitif, il n’explique rien mais s’établit. Au lecteur d’y voir son propre reflet psychique. La violence qui ressort de ce texte n’est pas voulue, elle est inhérente à l’activité d’écrire, il n’y a pas de volonté de choquer.
À chaque fois qu’il se passe quelque chose sur terre quelqu’un l’écrit.
Ce constat dit quelque chose du livre qu’on lit. On peut écrire pour de nombreuses raisons mais Arno Calleja donne la liberté à l’écriture de n’avoir aucun objectif. Cela produit toujours quelque chose, une réflexion, une émotion, un désaccord, une frustration. Alors celui qui écrit ne fait pas d’effusion. Le texte est une détonation suffisamment forte pour agir. Le reste, c’est une histoire d’animalité du corps humain avec ses désirs et ses besoins naturels.
Un Titre Simple est confectionné comme une arme, une arme qu’Arno Calleja aurait dégainée juste pour faire sursauter la langue.