Autrice berlinoise de roman graphique, Barbara Yelin met en image « Une vie comme un été » (Delcourt) avec, au scénario, le journaliste et réalisateur allemand Thomas Von Steinaeker. S’appuyant sur un récit délicat, solaire et tout en nuance aquarellée, la BD met en lumière la vie de Gerda, passionnée d’astrophysique et vivant désormais en maison de retraite.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]E[/mks_dropcap]lliptique, dans le sens où il nous confronte à différentes étapes de la vie de Gerda, l’ouvrage se présente en une quinzaine de chapitres. À charge pour nous d’assembler le puzzle.
Chaque volet s’ouvre sur un fond gris-noir pleine page, à l’image d’un ciel lourd et sombre mais parfois étoilé. Un ciel comme les aime la vieille femme, petite fille brillante à l’école puis scientifique surdouée (ayant néanmoins dû sacrifier sa carrière pour rester proche de son amoureux, un « divin guitariste »).
Celui-ci lui donnera une fille mais la trahira aussi. Illustration des désillusions de la vie de couple, « Une vie comme un été » n’est pas que cela non plus. C’est un récit inspiré. Habité de formidables espoirs et de beaux moments. Nourri aussi d’une certitude, celle qu’à la fin il ne reste qu’une possibilité. Et une réalité.
Gerda le sait bien, qui vit en apesanteur dans cette maison de retraite aux côtés de nombre de malades d’Alzheimer. Elle prend les choses de manière fataliste. Elle s’amuse aussi parfois des observations de Jörg, ce vieux monsieur charmant qui perd la tête.
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Reste les regrets, la nostalgie d’une époque, d’une vie passée à travailler, à observer… Une vie placée sous le signe de l’infiniment grand que représente l’univers et qui nous ramène aussi (quand à la fin on se sent infiniment petit), dans les limbes de l’enfance et des premiers jours heureux. Une belle expérience de lecture et de vie.
Une vie comme un été de Thomas Von Steinaeker et Barbara Yelin
Delcourt, août 2018