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Littérature Etrangère

Kruso de Lutz Seiler : de la poétique d’une île

Célina Weifert
Par Célina Weifert
Publié le 9 octobre 2018
8 min de lecture
Kruso
Unsplash / Yuriy Garnaev

[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#6d98bf »]L'[/mks_dropcap]île d’Hiddensee, la RDA, le « Klausner », les « Esskaas », Trackl, Defoe, les « Naufragés », la « Carte de la Vérité », l‘ »Arbre Bouddhique », l’« Institut des rayonnements »… Voici tout un monde poétique et politique que nous raconte Lutz Seiler. Déjà connu en Allemagne pour sa poésie et ses nouvelles, l’auteur signe là un premier roman initiatique, libérateur et envoûtant, qui a obtenu en 2014 le Prix du livre allemand et est publié en France en cette rentrée littéraire par les éditions Verdier.

Nous sommes en 1989 et Hiddensee, petite île de la Mer Baltique, est sous le joug de l’Allemagne communiste. Elle est à la fois un lieu de vacances pour les travailleurs méritants et un refuge pour les artistes et intellectuels voulant s’affranchir d’un régime autoritaire. Les côtes du Danemark n’étant pas loin, bon nombre d’entre eux n’hésitent pas à risquer leur vie en traversant clandestinement la mer. Sur cette île existe une société idéale, en marge, orchestrée par Alexander Dimitrijewisch Krusowitsch, dit Kruso. Lutz Seiler nous fait suivre le parcours du jeune Edgar Bendler, étudiant du continent qui vient de perdre sa compagne, et qui gagne l’île au printemps 1989, à quelques mois de la Chute du Mur. Son passage sur Hiddensee et sa rencontre avec Kruso le marqueront pour toujours…

Kruso

 

Le récit commence par une fuite. Edgar Bendler, dit Ed, descend d’un train, en pleine nuit, en gare de Berlin. Il laisse derrière lui la ville de Halle pour tenter de semer les souvenirs de sa vie avec G. ; pour ne plus entendre également le bourdonnement incessant de ce qu’il appelle ses “stocks”, c’est-à-dire tout ce qui grouille dans sa tête, tous les textes, tous les poèmes qu’il a pu lire dans un état d’hypnose, comme pour se perdre, quand G. est morte. Il veut se rendre à Hiddensee, cette île dans le Nord dont on dit qu’elle est “à l’extérieur”,

“une île des bienheureux, des rêveurs et des somnambules, des échoués et des rejetés.”

Il lui faut être prudent pour arriver à destination, la police des transports veille et la vie d’avant pèse lourd…

Lorsqu’il parvient à Hiddensee, il trouve refuge dans l’arche du “Klausner”, un hôtel-restaurant où travaillent des saisonniers, les “Esskaas”, composant un singulier équipage d’hommes et de femmes en quête de liberté et d’un autre mode de vie, alternatif . Il se fait embaucher comme plongeur et rencontre Kruso, guide bienveillant et charismatique de cette société secrète et fraternelle.

Les Esskaas ont leurs rites auxquels se soumettra Ed. Notamment lors de l’accueil de celles et ceux que Kruso nomme “les Naufragés” ou les “Sans-Abri”, qui, les yeux tournés vers le Danemark, n’attendent que le moment de la traversée, trop souvent fatale. Sur la “Carte de la Vérité” qu’a établie Kruso, on peut voir, dans la mer, “les chemins des morts”. Kruso veut leur apporter force, réconfort et consolation. Il souhaiterait les mener vers la liberté intérieure, plus douce que le désir de fuite.

Kruso, animé par le rêve d’une société idéale qu’il a construite petit à petit, voit en Ed un Vendredi qu’il initiera à tous les secrets de son île.

Ed, fasciné, vivra une véritable aventure intérieure sur Hiddensee. Touché par la magie de l’île, il se (re)constituera grâce à l’aura de Kruso et à la poésie de Georg Trackl qui tisse des liens si intimes entre eux deux. Il trouvera sa propre voix, ses propres mots, qui résonneront plus forts que ses “stocks” et occulteront les fantômes du passé :

“Sa propre voix, son propre ton – c’était une lumière, un phare qui désormais allait servir à Ed pour déterminer sa position. Conquérir, ce fut le mot qui lui traversa l’esprit.”

Mais l’automne 89 approche et avec lui l’effondrement du Mur, annonçant la fin de la République démocratique allemande. Hiddensee commence à se vider de ses libertaires. Et le rêve de Kruso prend l’eau : la Liberté s’impose, enfin, mais ce n’est pas celle qu’il défendait. Il n’aime guère le chant des sirènes de ce nouveau monde, trop capitaliste selon lui. Alors que deviendra son utopie ? Son modèle de société alternative et poétique pourrait-il perdre de son intensité et disparaître dans l’ouverture des frontières ? Ne défendait-il pas avant tout une “poésie-résistance” qui s’épanouit dans les enclaves des sociétés totalitaires ? La liberté intérieure, clandestine, ne serait-elle que celle qui vaille, aux yeux de Kruso et de ses compagnons ?

Ces questionnements ancrent résolument le roman de Lutz Seiler dans un contexte politique et historique, celui de la fin d’un régime autoritaire. Mais le réel est toujours dépassé par la vision du poète et c’est ce qui est fabuleux dans ce livre. Lutz Seiler a une acuité dans le regard qui capte la beauté et la singularité du monde. L’île d’Hiddensee se présente en une succession de tableaux, saisissant des sensations et des paysages intérieurs. On suit ainsi au plus près le jeune Ed, dans ses déchiffrements et ses errances.

C’est un roman riche, ample, qui fait se questionner et s’émouvoir en permanence. Les phrases sont “pleines”, remplies de sens et de recherche. L’écriture est belle, exigeante et nous embarque dans un voyage dont il est difficile de revenir. Nous sommes à la fois dans le réel et dans un ailleurs poétique qui le transfigure, que ce soit dans ce livre ou dans cette île d’Hiddensee, tout au Nord de la RDA, se situant à l’intérieur et à l’extérieur des frontières de l’Etat.

Une île-monde, une île-refuge qui s’écrit et s’invente selon les utopies et les rêves de chacun.e.

“(…)L’île ennoblissait leurs vies. Son incommensurable beauté opérait. La magie de son existence. Le continent n’était rien de plus qu’une sorte d’arrière-plan qui s’effaçait doucement en disparaissant dans l’éternel bruissement de la mer ; quelle importance, l’Etat ? Chaque coucher de soleil gommait une parcelle de son image rigide, chaque vague brouillait les contours désolants de cette massue usée et les effaçait de la surface de leur conscience. Ils chevauchaient l’hippocampe au museau hypertrophié, leurs danses piétinaient cette massue dans leur va-et-vient entre brut et doux.”

Kruso de Lutz Seiler
traduction de  Uta Müller et Bernard Banoun, éditions Verdier, août 2018

Etiquettes2018editions verdierKrusoLutz Seilerrentrée littéraire 2018
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