C’est qu’on en accumule des envies lecture tout au long de l’année. Alors, quand l’été pointe son nez, c’est « le » moment : enfin je peux sortir ces romans qui m’ont sagement attendus. Ces romans que je pressens comme les plus propices à être lus lors d’un moment suspendu que permettent les grandes vacances. Et quoi de mieux que les pavés, ces romans sans fin que l’on peut dévorer jour et nuit sans limite aucune ? Ce programme estival est donc fait de gros machins auxquels je n’ai pas encore osé m’attaquer, rapport à un quotidien trop chargé. On y retrouve donc de tout : une saga nordique, un néo-western, un polar médiéval et un inclassable !
La saga venue du nord : Ton absence n’est que Ténèbres, de Jón Kalman Stefansson, qui sera le premier à se glisser dans ma valise de l’été. Le combo Islande et saga familiale est déjà terriblement attirant en soi ; les longs récits venus du grand Nord ont un terrible pouvoir d’attraction. Mais si l’on ajoute que ce roman a reçu deux récompenses, d’une part le « Prix du Livre étranger France Inter – Le Point », d’autre part le « Prix Bookstagram du roman étranger 2022 » – une distinction créée par des amateurs passionnés sur un réseau social dédié – il ne m’est plus possible de résister.
Ton absence n’est que ténèbres, Jon Kalman Stefansson, traduit par Eric Boury, Editions Folio 2023 (608 pages).
Dans la catégorie western moderne, la série Lonesome Dove de Larry McMurtry, est en passe de devenir un monument. D’abord parce que les aventures de ces texas ranger de la première heure, devenus cow-boy sur le tard, sont absolument passionnantes. Ensuite car leurs tribulations sur les grands espaces d’une Amérique en devenir offrent un formidable « nature writing ». C’est donc depuis longtemps que je veux clore cette série avec Les Rues de Laredo. Mais pour savourer pleinement ce 5e épisode, je l’ai réservé pour de longs moments de lecture comme seul peut en offrir l’été.
Les Rues de Laredo, Larry McMurtry, traduction Christophe Cuq, Editions Gallmeister 2022 (784 pages)
Un été littéraire ne serait pas complet sans un bon polar ; mais cette année, il sera médiéval, avec un monument du genre : Le Nom de la Rose, d’Umberto Eco. Cette nouvelle édition, enrichie d’une apostille de l’auteur, se termine sur ces mots : « Une véritable enquête policière doit prouver que les coupables, c’est nous« . Il n’en fallait pas plus pour me convaincre de découvrir ce classique du genre, publié en 1980, et dont l’intrigue se situe au XIVe siècle dans une abbaye. Une lecture qui se terminera probablement devant l’incontournable adaptation réalisée par Jean-Jacques Annaud.
Le Nom de la Rose, Umberto Eco, traduction Jean-Noël Schifano, Editions Livre de Poche (544 pages).
L’inclassable enfin, sera Anima, de Wajdi Mouawad. Un texte que l’on dit largement à la hauteur de ses ambitions pourtant très élevées. L’histoire d’une cruelle chasse à l’homme racontée… par les animaux de tous genres qui croisent le personnage principal dans sa « furieuse odyssée à travers l’Amérique, territoire de toutes les violences et de toutes les beautés« , ainsi que le souligne l’éditeur. Un roman choral original par un écrivain libanais aujourd’hui largement traduit, mis en scène et distingué, et qu’il me tarde de découvrir désormais.
Anima, Wajdi Mouawad, Editions Actes Sud 2015 (512 pages)