[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C[/mks_dropcap]omme si notre dose annuelle de Moon Duo ne nous suffisait pas, notre beau et chevelu couple californien, aujourd’hui installé à Portland, s’offre et nous offre des plaisirs solitaires, en quasi simultané.
Ainsi, Ripley Johnson relance l’aventure Wooden Shjips, en jachère depuis 5 ans et la sortie de Back To Land, avec V., le cinquième album du groupe. Pendant ce temps là, Sanae Yamada s’essaye en solo sous le nom de Vive La Void.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]H[/mks_dropcap]onneur aux dames, bien sûr, commençons donc par nous pencher sur ce joli disque qu’est Vive La Void, à la superbe pochette comme souvent chez nos amis de Sacred Bones Records.
Voix ensorcelante presque fantomatique, des couches et des couches de synthés, sur des boucles hypnotiques, Vive La Void avance en terrain connu, entre krautrock et electro dreampop.
Red Rider, Smoke ou bien encore Death Money, même les titres des chansons nous ramènent à l’univers éthéré et sombre de Moon Duo. Il faut dire que les 7 morceaux de l’album ont été enregistrés sur 2 années quand elle trouvait quelques libertés entre l’enregistrement et la promotion de Shadow Of The Sun puis la paire d’Occult Architecture.
Le disque est cependant loin d’être une pale resucée de ce à quoi elle nous a habitué avec son barbu préféré et nous emmène très rapidement très haut dans les nuages voire les étoiles à l’écoute des meilleurs titres du disque comme le fascinant et long Devil ou le magnifique Blacktop.
Il se révèle même particulièrement remarquable dans sa capacité à jouer sur les ambiances et les atmosphères, les synthés ici menaçants, là vous appelant à la méditation, yin et yang, symbolisé par Matter et Atlantis, les 2 instruments qui ouvrent et ferment le disque de Sanae Yamada.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]’il y a bien une constante immuable chez Wooden Shjips, c’est cette idée d’explorer le plus loin possible les méandres du psychédélisme et du Krautrock.
V, comme le cinquième album du groupe, ou comme victoire contre l’adversité, ne déroge pas à la règle. Il parait d’ailleurs que ce titre a été inspiré par un gigantesque incendie qui a ravagé les alentours de Portland et dont Ripley Johnson en a été le témoin direct.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]V[/mks_dropcap] est donc un disque résolument optimiste, comme l’illustre la pochette ensoleillée. Là où les précédents albums montraient une certaine agressivité alanguie, celui-ci fait figure de disque apaisé, plus pop par son approche, un genre de feel good album que l’on consommerait en décapotable sous le cagnard.
Et pourtant, dans le style, rien n’a changé. Les guitares aériennes de Ripley Johnson font écho aux claviers de Nash Whalen, qui sont peut être moins omniprésents, ce qui rend le disque un peu plus léger qu’à l’accoutumée. Already Gone, le premier single de l’album, illustre d’ailleurs parfaitement ce changement dans la continuité.
A l’arrivée, nous voilà en présence d’un disque très agréable, qui n’aurait normalement pas dû voir le jour puisque de l’aveu même de Ripley Johnson, l’idée de saborder le groupe lui a traversé l’esprit. Bien lui en a pris de ne pas le faire.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]lors, au final, lequel choisir, nous direz-vous ? Les envolées synthétiques de Vive La Void ou bien le psychédélisme détendu de Wooden Shjips ? La belle ou la bête ?
Et bien, les deux, mes braves, tant, l’un comme l’autre réussissent là de bien jolis disques et confirment que le duo de la lune est aussi complémentaire que talentueux et nous prouvent, quand bien même il en serait encore besoin, que Ripley Johnson et Sanae Yamada sont bien deux artistes majeurs de ce 21ème siècle.
Vive La Void est disponible depuis le 04 mai chez Sacred Bones/Differ Ant, V quant à lui, c’est chez Thrill Jockey/Differ-Ant que ça se passe !
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