[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#857525″]À[/mks_dropcap] l’instar de la très étrange pochette qui sert d’écrin à Laughing Matter, les Californiens de Wand continuent de brouiller les pistes tout le long d’un cinquième album (en 6 ans !) bien loin de leurs premiers essais de jeunes garagistes en culotte courte.
C’est ici un long trip psychédélique que nous offre la clique de Cory Hanson, toujours aussi enclin à casser les codes et s’affranchir de toute limite !
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#857525″]P[/mks_dropcap]our tout vous dire, on a même failli prendre Scarecrow, le premier single qui ouvre également l’album comme un inédit de Radiohead, la voix de Cory Hanson pas bien loin de celle de Thom Yorke bien sûr mais également avec cette espèce de mélancolie électrique qui traverse le morceau renvoyant joliment à l’époque Kid A du groupe d’Oxford.
Nous sommes donc à des années-lumière des débuts garage rock et leurs trois premiers albums, Ganglion Reef, Golem et 1 000 Days. L’évolution déjà pressentie avec Plum, se confirme ici avec éclat. L’influence de Sofia Arreguin sur les compositions du groupe devient flagrante et elle se paye même le luxe de placer sa jolie voix sur la belle ballade Wonder (II) et sur l’épique Airplane avec ses 9 minutes ascensionnelles.
Les autres comparses Robert Cody (guitare), Lee Landey (basse) et Evan Burrows (batterie) ne sont pas en reste non plus et nous donnent la version la plus homogène et ambitieuse de Wand, un groupe qui peut tout aussi bien vous énerver que vous éblouir.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#857525″]C[/mks_dropcap]e Laughing Matter a en effet de quoi rebuter, 68 minutes pleines jusqu’à la gueule sur lesquelles Wand s’embarque dans tous les styles qui lui passent entre les mains, entre krautrock et pop baroque, folk psychédélique et quelques sursauts garage rock, Lucky’s Sight ou Wonder, comme réminiscences de leur pas si lointaine jeunesse.
Pourtant, après avoir digéré le tout, on est d’avantage estomaqué par la cohérence de l’ensemble. Les montagnes russes perçues de prime abord se déroulent finalement sans accroc et nous donnent là, un bien bel objet, souvent passionnant, toujours cohérent. On passe ainsi sans sourciller du très planant et doux High Planes Drifter au sautillant Walkie Talkie et à la magnifique conclusion Jennifer’s Gone, superbe ballade velvetienne qui vient superbement contrebalancer l’énergie déployée sur l’enchaînement Airplane/Lucky’s Sight.
Wand réussit là son plus bel exercice, perdant en urgence ce qu’il gagne en complexe maturité et nous offre un beau disque romantique et puissant.
Wand sera en tournée française en juin : le 2 à Paris, au Petit Bain, le 3 à Lyon, au Sonic, le 5 à Annecy, au Brise Glace, le 6 à Bordeaux, au Krakatoa et le 7 au Havre, au Mc Daids.
Laughing Matter est disponible depuis le 19 avril chez Drag City/Modulor.
Site Officiel – Facebook – Instagram – Twitter