[dropcap]S[/dropcap]on extraordinaire Titanic Rising avait définitivement placé Weyes Blood tout en haut de l’affiche. Depuis lors, elle est devenue incontournable, trustant les récompenses de fin d’année, multipliant les concerts et les collaborations dont celle tout récemment avec Monsieur John Cale, pour Story Of Blood.
Trois ans plus tard, le deuxième volet d’une trilogie initiée avec le précédent maintient au sommet la sublime Natalie Mering, l’artiste californienne qui se cache derrière Weyes Blood. And In The Darkness, Hearts Aglows est en effet tout aussi beau, tutoyant la perfection avec ses 10 chansons pop et baroques, dans la lignée des Andromeda ou Movies qui nous avaient tant séduites en 2019.
Si Titanic Rising annonçait dans son propos les crises et autres catastrophes à venir, And In The Darkness, Hearts Aglows se situe en plein chaos, dans un monde en guerre, bousillé par la pandémie et l’individualisme déconnecté car trop connecté de nos sociétés déshumanisées.
Heureusement, la fantastique voix de Natalie Mering avec une production cristalline du fidèle Jonathan Rado (Foxygen) mais aussi de Rodaidh McDonald évite le désespoir complet à l’instar de ce cœur qui s’embrase dans la plus profonde des noirceurs. Le disque est plutôt mélancolique et lumineux, Weyes Blood le comparant elle-même à la rencontre entre Bob Seger et Enya !
Cette alchimie entre flamboyance éthérée et emprise avec la réalité se retrouve dans la sublime orchestration qui parsème l’album, pluies de cordes et simples notes de pianos. Cela se traduit également par le choix de ces collaborateurs, de la harpiste Mary Lattimore à la guitariste Meg Duffy (Hand Habits) en passant par Daniel Lopatin, aka Oneohtrix Point Never, trois artistes aux styles complétement opposés mais ici en total alchimie avec l’œuvre de Weyes Blood.
Peut-être plus long à appréhender que Titanic Rising, moins immédiatement flamboyant, And In The Darkness, Hearts Aglow n’en est pas moins tout aussi beau, peut-être même plus complet et renversant, à commencer par un début en fanfare assez incroyable.
It’s Not Just Me, It’s Everybody est en effet superbe, tout en douceur et luxuriance, classique instantané qui nous fait replonger avec délice dans la pop baroque des 70’s, transformant cette banale histoire de jeune fille toute seule à la fête en superbe mélo à la Douglas Sirk. Children Of The Empire poursuit dans une veine plus soft rock, chœurs, cordes et cuivres, tout y est pour se rêver sur une scène de Broadway.
Et la suite ne sera que plus belle, Grapevine, en tête, on pense Laura Nyro, on voit Joni Mitchell, on entend surtout l’incroyable Weyes Blood, une voix unique, aux impressionnantes variations qui fera encore des merveilles sur l’élégiaque God Turn Me Into A Flower, chair de poule garantie !
Les paroles se font de plus en plus universelles, moins intimes que sur les premiers titres et le disque se fait de plus en plus profond et sombre, Weyes Blood inverse d’ailleurs le titre de l’album, Hearts Aglow, avec la somptueuse harpe de Mary Lattimore, précedant And In The Darkness, un court instrumental.
Twin Flame dénote par son ambiance un peu kitsch, ses synthés un peu cheap, ne mettant que plus en valeur les prouesses vocales de la californienne, alors que la belle mélodie soft rock de The Worst Is Done annonce en beauté la fin d’un disque qui se conclut tout en douceur avec A Given thing, jolie ballade, symbolique d’un disque qui relie histoires personnelles et visions du monde.
Que dire de plus si ce n’est qu’on attend la suite et la fin de cette trilogie avec l’espoir et la conviction que Weyes Blood nous prépare encore un très très grand disque, d’ici là, dégustons ce And In The Darkness, Hearts Aglows !
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And In The Darkness, Hearts Aglow – Weyes Blood
Sub Pop Records – 18 novembre 2022
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Image bandeau : Neil Krug