[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]F[/mks_dropcap]inissons donc notre tour de piste avec Yo La Tengo, en consacrant quelques mots à There’s A Riot Going On, leur nouvel album inspiré, comme son nom l’indique, du mythique album de Sly & The Family Stone sorti en 1971.
Que les fans purs et durs du groupe d’Hoboken se rassurent, même s’ils risquent d’être surpris ici et là, Yo La Tengo ne s’est pas mis à nous la jouer soul funk, ou alors à leur manière, tel le suave Out Of The Pool.
Comme nombre de leurs compatriotes, ce disque est né dans l’urgence en réaction à l’élection de Trump et toutes ses conséquences nauséabondes.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]ur There’s A Riot Going On, le groupe se décline sous sa plus simple expression, à savoir en trio, avec Ira Kaplan, Georgia Hubley et James Mc New, qui vont jusqu’à auto-produire le disque.
Seul John McEntire viendra s’immiscer dans cette équipe ressoudée pour le mix final de chansons enregistrées en direct sans répétitions ni démos préalables, laissant les choses se faire comme elles viennent, nues et brutes, piochant de-ci de-là dans de vieux enregistrements mis de côté pour divers projets de B.O. et autres occasions ratées.
À l’instar du chef d’œuvre de Sly & The Family Stone, le disque ne se laisse pas envahir par un propos politique frontal ni une violente colère. Yo La Tengo essaye de démontrer, dans son style caractéristique entre tension et douceur, qu’un autre monde est possible. Un monde plus libre, plus beau, fait de rêve et de calme.
Le propos de l’album renvoie à I’m Not Afraid Of You And I Will Beat Your Ass, en 2006, en pleine ère Georges Bush Jr. La tonalité générale du disque quant à lui nous ramène à leurs morceaux les plus doux des années 90, entre Fakebook et I Can Hear the Heart Beating As One.
Ici, pas de longues cavalcades électriques, le morceau le plus long, le final Here You Are, ne dépassant pas 7 minutes. Même Ira se retient et délaisse sa voix Lou Reedienne pour un doux murmure, contrepoint parfait de celui de Georgia.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e principal reproche qu’on pourrait faire au disque est que cette démarche artistique faite de copier-coller donne parfois le sentiment que le tout manque d’unité et se rapproche plus d’un empilement de chansons.
Heureusement, ces mêmes chansons, aussi légères qu’immédiates, vous caressent dans le bon sens du poil et démontrent tout le savoir faire du trio tout au long des quinze titres que comporte There’s A Riot Going On.
Entre instrumentaux surprenants, l’introductif menaçant You Are Here, le très planant et ambient Shortwave et le calypso rigolo Esportes Casual, Ira et Georgia se partagent à part égale, ou presque, les voix, avec l’aide toujours précieuse de McNew (la jolie ballade jazzy Forever), rivalisant de méticulosité suave et de rêveries planantes.
Oui, nous sommes bien, très bien même, chez Yo La Tengo : les guitares velvetiennes (Shades Of Blue), les pointes de psychédélisme (She May She Might), le rock indé ensoleillé (For You Too) ou les discrètes expérimentations (Dream Dream Away ou Above The Sound) jusqu’au final Here You Are.
Le vieux fan se sent comme à la maison, même si les meubles semblent avoir quelque peu bougé, et se retrouve heureux et apaisé, comme après une belle et tendre balade avec l’un des meilleurs groupes du monde, l’un des plus discrets aussi.
Nous y voilà en effet, avec ce nouveau disque de Yo La Tengo, un bon disque, un très bon disque, toujours et encore, et ce, depuis plus de 30 ans.
There’s A Riot Going On est disponible le 16 mars chez Matador Records/Beggars France.
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Bravo pour cette suite d’article super bien documenté…
Chapeau!!!!