[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″] »[/mks_dropcap]Avez-vous des regrets Marguerite ? Non, vous êtes trop jeune pour cela. Laissez les regrets aux mourants. » (p26)
Marguerite est une jeune femme moderne qui a un mec depuis six ans, une mère envahissante atteinte de jeunisme aigu et une bande de copines qui la considère comme une petite fille bien sage et un brin coincée. Et Marguerite n’aime pas ses fesses, trop plates, trop insignifiantes. Lorsqu’elle va entrer au « service » d’un ancien président pour rédiger ses mémoires, l’affaire va se corser : le roman va alors prendre des allures de polar, précipitant un flic et quelques meurtres dans la vie bien rangée de la jeune femme…
Dans son précédent roman, Erwan Larher nous offrait Cybèle, une héroïne généreuse, à la fois figure maternelle et passeuse de mots au cœur d’une intrigue futuriste. Marguerite est certes très différente mais le lecteur retrouve ce caractère universel : sa simplicité, sa naïveté et son côté parfois un peu gauche qui vont forcément faire écho chez chaque lectrice. Nous sommes toutes des Marguerite en puissance et ici encore, Erwan Larher fait mouche. On tombe instantanément amoureux d’elle, de ses petits défauts et forcément de ses fesses.
Le nouveau roman d’Erwan Larher, fin et intelligent, se dévore comme un bon polar mais peut parfois déranger et remuer le lecteur, ou plutôt la lectrice, au plus profond de ses tripes. La violence et le sexe sans tabou qui jalonnent le récit sont autant d’étapes qui vont permettre à la jeune femme de devenir indépendante, forte et faire surgir sa nature profonde.
Marguerite n’aime pas ses fesses est un livre surprenant, parfois cru et violent mais envoûtant et très bien mené. Erwan Larher confirme ici son talent et se révèle être un auteur à suivre de près.
Marguerite n’aime pas ses fesses, Erwan Larher, Quidam Éditeur, Avril 2016