[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]J[/mks_dropcap]e viens de terminer Station eleven d’Emily St. John Mandel.
Je suis impressionné. C’est le premier livre que je lis de cette auteure. Je n’avais encore jamais entendu parler d’elle jusqu’à récemment.
Quand j’ai lu la quatrième de couverture, j’ai eu très envie de me plonger dans ce roman.
La fin du monde, ça me parle depuis toujours… Bizarre non ? En fait depuis Malevil de Robert Merle.
Bien plus que les histoires de zombies, je préfère largement une fin du monde faite d’un virus qui décime les neuf dixièmes de la population mondiale. De quoi repartir de zéro. C’est ce qu’il se passe dans Station eleven avec une grippe fatale.
Nous suivons quelques personnages, du début de l’épidémie jusqu’à vingt après. Comment ont-ils continué, comment ont-ils survécu ? C’est le propos d’Emily St. John Mandel.
Comment vont-ils se croiser aussi, se sont-ils déjà croisé avant l’épidémie ? Tout le roman est organisé autour de cela. Véritable tour de force de l’auteure puisque chaque personnage prend une grande place. Nous les suivons un par un et St. John Mandel nous les rend attachants. Roman chorale, oui. Sans aucun héros plus important que les autres. Tous ont un rapport proche ou lointain les uns avec les autres et c’est une des forces du roman que de nous le faire découvrir petit à petit.
Même si le monde s’est effondré, St. John Mandel n’en fait pas totalement un endroit inhospitalier. Un peu quand même certes, notamment avec ces nouveaux prophètes mais pas seulement.
Une troupe de musiciens et d’acteurs de théâtre écume ce monde en ruine, joue tous les soirs, pour le public présent, des pièces de Shakespeare. L’Art pour continuer à vivre. Appelée la Symphonie itinérante, cette troupe a pour devise : Survivre ne suffit pas.
La survie fait partie de Station eleven. La survie mais pas forcément à n’importe quel prix.
St. John Mandel nous propose une histoire de fin du monde mais aussi des allers retours entre ce présent difficile et un passé qui hante chaque personnage.
Roman apocalyptique, roman où tout s’arrête un temps, ou tout semble perdu mais où l’art lui continue et sauve, peut-être…
Station eleven de Emily St. John Mandel ,traduit de l’anglais (Canada) par Gérard de Chergé, éditions Rivages, août 2016