[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e 8 octobre 1981, les fans de Joy Division pouvaient continuer à noyer leur chagrin dans une pinte de houblon tout en nourrissant la légende du groupe furtif à l’écoute d’une première compilation posthume. Factory venait de publier Still, un double 33 tours venu assembler des b-sides, quelques inédits et autres extraits de concerts. Dans ce recueil, l’adorateur du funeste pendu (et accessoirement de ses acolytes) trouvera Dead Souls, titre qui refit surface après avoir été la seconde face d’Atmosphere, splendeur des mancuniens baptisé dans un single intitulé Licht und Blindheit et sorti exclusivement pour la France (via le label Sordide Sentimental). Objet précieux s’il en est car édité à seulement 1578 exemplaires !
L’esprit de ces « âmes mortes » entre dans la veine des textes tourmentés de Ian Curtis. L’homme est, à cette époque de gloire naissante, en proie aux plus sombres affres de la dépression. Un mal-être mis en musique dans un ballet de danses épileptiques.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]E[/mks_dropcap]n 1994, Alex Proyas adapte au cinéma les planches dessinées de James O’Barr. Le héros, Eric Draven, est incarné par Brandon Lee. Ironie du sort, l’acteur sera terrassé par une balle pas vraiment blanche. The Crow devient alors un film culte, autant admiré pour son esthétisme gothique que référencé du fait de ce tragique accident.
Concernant la bande originale, le casting est des plus remarquables. Quatorze titres qui font la part belle aux sonorités lourdes et obscures, histoire de coller aux images et à une humeur aussi noire que les plumes du corbeau. Je pourrais noter l’incroyable ouverture par The Cure (Burn) ou la présence de grands noms de la scène tapageuse (The Jesus and Mary Chain, Rage Against The Machine, Helmet, Pantera…) mais je n’oublie pas que notre rubrique a pour objet la reprise.
C’est donc une adaptation de Joy Division qui trouvera grâce à nos oreilles avec l’inspiré Trent Reznor et sa version indu de Dead Souls. Nine Inch Nails fait monter la température déjà bien pesante, alourdit la rythmique et offre un bel hommage à Ian Curtis, Peter Hook, Stephen Morris et Bernard Sumner.