[dropcap]A[/dropcap]lors que Terror Twilight vient d’avoir, en ce mois d’avril, enfin sa version mega-deluxe chez Matador Records, à l’instar de ses 4 géniaux prédécesseurs et que Pavement s’apprête à refouler les scènes du monde entier en passant en particulier par Le Grand Rex, le 27 octobre prochain, faisons nous un gros coup de nostalgie en célébrant les 30 ans de Slanted And Enchanted le premier disque du groupe de Stockton !
Outre le fait que ce fut le tout premier CD acheté par votre humble serviteur, c’est avant tout l’album le plus cool de l’univers dont chaque écoute me replonge, avec délice et une petite larme, dans mes années étudiantes.
Enregistré en 2 temps entre Brooklyn en décembre 1990 et Stockton, en Californie en janvier 1991, c’est le seul disque de Pavement sur lequel figure le batteur gentiment taré Gary Lucas, prêtant son studio et entourant de son regard protecteur quoiqu’un peu alcoolisé les jeunes et talentueux Stephen Malkmus et Scott Kannberg (Spiral Stairs).
Bob Nastanovich et Mark Ibold viendront bientôt compléter le line-up alors que l’ingérable Gary Lucas tirera rapidement sa révérence pour laisser la place et les fûts à Steve West. Le groupe ne changera guère ensuite, enchainant les disques majeurs, Crooked Rain, Crooked Rain, Wowee Zowee et Brighten The Corners jusqu’au sous-estimé Terror Twilight, dernier disque d’un groupe phare des années 90.
Slanted & Enchanted, tout bien considéré, n’est peut être pas leur meilleur : trop foutraque, une production approximative, quelques délires soniques trop vite torchés, mais c’est celui que je préfère tant le groupe composait là un disque qui ne ressemblait à rien, et donc, qui nous ressemblait tant.
En pleine frénésie grunge, l’expression slacker va vite leur coller aux baskets, absence totale de look, voix trainante et nonchalante de Malkmus, le groupe semble partisan du moindre effort. Pourtant, de Summer Babe (Winter Version) à Our Singer, en passant par Perfume – V ou Loretta’s Scar, le groupe compose des trésors de pop songs mélancoliques à faire chialer de plaisir dans les chaumières tout en fracassant le mur du son.
Comment en effet résister à Here ou Zurich Is Stained ? On pourrait tous les citer, à commencer par Trigger Cut/Wounded-Kite At :17 ou In The Mouth A Desert et leur rage adolescente intériorisée. Pavement sait aussi exploser et partir dans un grand éclat de rire. Two States ou Conduit For Sale ! rappellent ainsi pourquoi à l’époque on citait tout autant Swell Maps ou The Fall, au grand déplaisir de ce grognon de Mark E. Smith, que Sonic Youth ou Pixies.
Sommet du rock indépendant, Slanted & Enchanted n’a pas pris une ride, comme nous, quoi !
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Image bandeau : Tarina Westlund
« le seul disque sur lequel Gary Young ait joué »… Le seul album peut-être mais Gary figure sur les légendaires EPs du début (à partir du deuxième) ainsi que sur le fantastique Watery Domestic de l’été 1992 qui annonçait que, oui, le meilleur était encore à venir.